L’hôpital Vall d’Hebron à Barcelone, en collaboration avec le Centre de thérapie assistée par des chiens (CTAC) et la Fondation Probitas, dévoile une étude pour vanter l’efficacité de l’interaction avec des animaux dans le traitement du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Outre les retards de croissance in utero et les dysmorphies faciales, le SAF peut provoquer des troubles cognitifs et comportementaux. Les problèmes cérébraux entraînent de possibles déficiences intellectuelles, des retards d’apprentissage et de développement, des problèmes d’attention et de traitement de l’information, des difficultés de raisonnement et de résolution des problèmes, de l’hyperactivité ou des sautes d’humeur.
En 2018, l’hôpital espagnol a été la première structure à tenter cette expérience, en faisant interagir les patients avec les animaux dans le cadre de thérapies dirigées par un psychologue, et en présence d’une équipe technique du CTAC. Pour mesurer l’efficacité du processus, ils ont enquêté sur 33 patients âgés de 6 à 18 ans, divisés en deux groupes : le premier avec un simple traitement médicamenteux ; le second avec une thérapie assistée par un chien en plus de la pharmacothérapie habituelle, les deux bénéficiant de séances individuelles suivies de séances de groupe. Selon Vall d’Hebron, l’interaction avec les animaux a permis d’améliorer significativement les compétences sociales, la régulation du comportement et l’amélioration générale des troubles. Les patients communiquent mieux avec leur famille, expriment davantage leurs sentiments, présentent moins de comportements à risque, s’autorégulent mieux, deviennent moins frustrés et ont moins de crises de colère.
« Les chiens sont des facilitateurs de thérapie. Avec un autre type de langage, ils mobilisent des ressources affectives et communicatives chez les patients », explique la psychologue Laura Vidal, engagée dans le programme mis en place par l’hôpital Vall d’Hebron. « Les enfants et adolescents atteints de cette pathologie ont de nombreuses difficultés à s’adapter à la vie quotidienne. Les dommages au cerveau les amènent à avoir des difficultés de contrôle émotionnel ou de pensée abstraite, de naïveté et d’incapacité à comprendre les normes sociales ou les doubles significations, ou des déficits dans la vie quotidienne et les compétences sociales. Maintenant, nous avons un outil de plus dans le traitement du syndrome d’alcoolisation fœtale », se réjouit de son côté Nuria Gomez, psychiatre et responsable du projet.
Ce n’est pas la première fois que le CTAC expérimente l’efficacité de son approche thérapeutique dans une structure hospitalière, même si l’organisme rappelle que « les chiens en eux-mêmes ne constituent pas une thérapie mais plutôt un instrument de celle-ci, des véhicules de médiation entre le thérapeute ou membre de la famille et l’enfant ». Josep Antoni Ramos-Quiroga, chef du service de psychiatrie de Vall d’Hebron, s’est appuyé sur ces travaux antérieurs « montrant que la thérapie assistée par un chien peut être utile pour améliorer certains des symptômes de l’autisme, de la schizophrénie ou de la dépression. C’est pourquoi nous avons décidé d’intégrer cette thérapie pour le syndrome d’alcoolisme fœtal. »
Fondation Probitas assure de son côté collaborer depuis des années à des projets similaires dans divers hôpitaux de Catalogne, où le CTAC intervient effectivement auprès d’enfants autistes ou atteints d’autres pathologies de la santé mentale.