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L’autre défaite de la République

Ainsi donc, le crime barbare d’un seul est capable de paralyser tout un pays. C’est le terrible constat qu’il nous faut tirer de la gravissime séquence que nous venons de vivre.

C’est une évidence, l’assassinat de Samuel Paty, ce professeur d’histoire qui a tenté jusqu’au bout d’enseigner la liberté d’expression, est un drame national. Si la nature de ce passage à l’acte reste à déterminer par la justice, il n’est pas question de nier le contexte qui a mené à ce terrible engrenage : l’intolérance de certains parents d’élèves, une institution – l’Education nationale – dont le mot d’ordre peut trop souvent se résumer à un « pas de vague » aussi lâche que mortifère et, enfin, une certaine apathie face à un phénomène qui n’est pas récent, même s’il est en cours d’aggravation.

Si l’effroi qui a saisi la majorité d’entre nous à la suite de ce meurtre est légitime, il est aussi la garantie du pire. Sur les réseaux sociaux et les chaînes d’information en continu, on en appelle, au mieux, à changer la Constitution. Au pire, à chasser tous les musulmans, fussent-ils de nationalité française, du territoire national.

Un pays incapable de condamner et de combattre calmement les terroristes qui l’attaquent sans sombrer dans le racisme institutionnel et l’agitation politique vaine est un pays malade. La défense de la liberté d’expression et de la République ne doit souffrir d’aucune faiblesse. Mais comment désigner, si ce n’est par ce mot, l’attitude de Jean Castex. Le Premier ministre devait, samedi 17 octobre, annoncer les mesures de son gouvernement contre l’explosion de la pauvreté provoquée par la crise sanitaire. Des annonces reportées au nom du contexte. Une fois encore, l’émotion et le court-termisme ont primé.

Ainsi donc, l’indicible crime d’un seul met en pause l’action de la force publique, supposée venir en aide à plusieurs centaines de milliers de pauvres, d’étudiants, de précaires.

Bien davantage que les discours martiaux, ce renoncement, fût-il temporaire, démontre une chose : les tenants d’un islamisme radical et totalitaire ne gagnent du terrain qu’à la seule faveur de nos abandons.

Éditorial

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