On les appelle migrants, réfugiés, demandeurs d’asile, sans-papiers… selon que les enjeux sont politiques, juridiques ou sociaux. Et si on arrêtait de mettre les personnes « venues d’ailleurs » dans des cases ? Question de justice, de justesse, de respect, car « ce qui porte atteinte à la dignité d’une personne, ce n’est pas de la mettre dans une catégorie, c’est de l’y enfermer », souligne le dossier du dernier numéro de la Revue projet. Un dossier concis et particulièrement riche, qui montre l’importance de l’emploi pour trouver sa place dans la société ; les coulisses du droit d’asile, où le requérant doit convaincre les juges de la véracité de son récit, aussi incroyable soit-il ; les logiques à l’œuvre à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), en attente de réponses précises souvent impossibles à fournir dès lors que l’on s’écarte des formulaires administratifs et que l’on parle de la vraie vie… Ces « mots des migrations » déterminent, pourtant, ceux qui pourront rester et ceux qui seront expulsés.
« Migrants. Dépasser les catégories » – Revue projet n° 377, 13 €.