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L’essentiel reste à construire

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Il est présumé « partagé », « regroupé », « inter­générationnel », voire, suprême épithète, « inclusif ». Mais, quel que soit le qualificatif, le principe de ces logements que les pays nordiques nous ont inspirés reste le même : rassembler sous un même toit des personnes qui choisissent, en raison d’une vulnérabilité liée à l’âge, à un handicap, à une situation de précarité, de cohabiter.

Les publics et les formes de cette coexistence varient (page 10), mais l’on retrouve la juxtaposition d’appartements privatifs et d’espaces communautaires où se partagent repas, activités, etc. Et les professionnels et gestionnaires de structures semblent s’accorder sur les avantages de tels dispositifs.

Ceux-ci permettent, disent-ils, de rompre l’isolement, en particulier celui des personnes âgées, et offrent des possibilités de lutter contre le mal-logement de résidents démunis. Ils assurent l’acquisition ou le maintien de l’autonomie. Ils créent de la mixité en leur sein et dans les villes où ils s’implantent.

Ils s’inscrivent aussi dans l’air du temps, qui entend promouvoir à la fois l’approche dite « domiciliaire » et l’inclusion. Au point que les pouvoirs publics commandent des rapports pour les démultiplier. A l’image de celui rendu par Denis Piveteau (page 12).

Outre les avantages pour les habitants, ce document pointe que les logements partagés peuvent présenter, pour les professionnels qui y œuvrent, des avantages. En matière de conditions et de qualité de vie au travail, d’abord, puisqu’ils voient leur temps de déplacement réduit pour accompagner plusieurs personnes. Mais aussi en termes de développement des compétences : il s’agit, pour ces accompagnants, d’innover et d’adapter leurs propositions à chaque personne et à chaque besoin. Ainsi, cette forme d’habitat serait-elle un outil gagnant-gagnant.

A condition, toutefois, que certains des freins qui entravent son développement soient levés. En premier lieu, quant aux financements, puisque, pour l’heure, aucun modèle économique pérenne n’existe (page 8). Mais il conviendra aussi de lutter contre les inégalités territoriales, marquées. Et contre un risque de baisse des prestations sociales ? La mutualisation, parfois mise en œuvre, de la prestation de compensation du handicap (PCH) fait craindre à certains une baisse déguisée des aides individuelles, tandis que d’autres y voient une bonne façon de rémunérer collectivement des professionnels qui interviennent auprès de plusieurs personnes vivant dans une même structure. En somme, en matière de logement partagé, beaucoup reste à construire.

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