Depuis la fin de l’année 2019, une colocation pour personnes en situation de handicap a ouvert ses portes au rez-de-chaussée d’un immeuble rennais. Porté par l’association AGIR, cet habitat partagé regroupe six jeunes adultes (un garçon et cinq filles), âgés de 24 à 37 ans, atteints de handicap intellectuel modéré ou psychique. Chacun a son propre appartement d’environ 40 m2 avec un salon, une cuisine, une chambre, une salle de bains… De quoi vivre de manière autonome. Ils partagent, en plus, un autre appartement de 48 m2 dans lequel ils se retrouvent pour les dîners et diverses activités.
« Ce qui est particulier à Ty Mosaïk, c’est que les professionnels ne sont pas tout le temps présents », explique Morgane Rouillée, éducatrice spécialisée. Ainsi, une auxiliaire de vie vient le matin pour sécuriser le départ des colocataires qui travaillent en établissement et service d’aide par le travail (Esat). Une autre les accueille à leur retour pour faire la cuisine, partager le repas, faire la vaisselle avec eux avant que chacun retourne dans ses appartements. La nuit, il n’y a pas de veilleur mais un système de télésurveillance. Morgane Rouillée effectue 22 heures hebdomadaires de coordination (administration, relations avec les familles…). Le reste de son temps est consacré à l’accompagnement individuel : gestion de l’appartement, élaboration de menus afin que les colocataires fassent leurs courses, entretien du logement… « Le but n’est pas de faire à leur place mais de les accompagner à devenir le plus autonome possible », souligne-t-elle.
Ce suivi particulier, c’est ce qui la séduit : « Avec seulement six adultes, j’ai le temps de m’occuper de chacun d’eux et de faire un accompagnement plus global. Pour eux aussi, c’est un bon compromis entre le besoin de sécurité et la liberté d’aller et venir. D’un côté, ils sont souvent angoissés et ont besoin d’être rassurés pour avoir confiance en eux. De l’autre, ils peuvent inviter du monde, aller boire un verre entre amis. Ils sont libres de leurs mouvements. »