« Mon métier est abrasif. Je suis éducateur spécialisé. Mon métier est merveilleux mais il est aussi fait de violences, de déchirements, de ruptures, de douleurs, de doutes, de peurs, de contraintes, de peines, d’égarements, d’injustices… On peut s’y user aussi vite qu’une lame de bois sur un morceau de papier de verre. » Ainsi commence le tome 2 des chroniques d’un éducateur, qui a choisi l’humour plutôt que la plainte. Une façon de partager ses états d’âme professionnels, un peu à la manière des brèves de comptoir, et de mettre à distance ses angoisses sur un métier en pleine crise identitaire. Vince, l’éduc spé, voudrait ralentir, réfléchir, prendre le temps d’accompagner un jeune, donner du sens… Il se demande pourquoi il n’est pas boulanger. Rire des autres, de soi surtout. Sa plume est sarcastique, dérisoire, subversive. Extrait :
« Deux jeunes se pointent au local :
– On a vu une offre pour un poste de serveur au snack. Ils demandent une lettre de motivation. Tu peux nous aider ?
– A rédiger ?
– Non, à trouver la motivation. »
« Chroniques déjantées d’un éducateur un peu hors cadre » – Vince, l’éduc spécial – Edilivre, 18 €, disponible aussi en format numérique chez l’éditeur.