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Joran Le Gall(1) : « Il est interdit de demander des honoraires pour ouvrir des droits »

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« Il y a un peu plus d’assistants de service social en libéral qu’avant mais cela reste très modeste. C’est le symptôme d’un service public qui ne va pas bien. En Seine-Saint-Denis où j’exerce, des territoires entiers ne sont pas couverts par la polyvalence de secteur et des personnes, qui en auraient besoin, n’ont aucun accès à un service social. En matière de pauvreté, c’est très préoccupant. On nous demande d’’aller vers“ mais sans nous en donner les moyens. Cela prend du temps d’aider les gens à être des sujets de droit, nous ne sommes pas des techniciens, juste bons à remplir des formulaires. On accueille des personnes en souffrance toute la journée et, au bout du compte, on a l’impression que cela ne sert à rien. Cette perte de sens conduit certains assistants de service social à partir. Mais s’il n’est pas difficile de s’installer en libéral, il est plus compliqué d’en vivre. En pointillé, on voit des assistantes sociales indépendantes qui demandent des honoraires à des usagers pour faire de l’accès aux droits, constituer un dossier de RSA par exemple. Non seulement ce n’est pas éthique, mais cet accompagnement tarifé est interdit par le code de l’action sociale et des familles. Il est donc condamnable. »

Notes

(1) Président de l’Association nationale des assistants de service social.

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