Le débat sur la gouvernance de la 5e branche de la sécurité sociale dédiée à l’autonomie est désormais bien lancé. Le rapport « Vachey », rendu le 14 septembre dernier au gouvernement, met les politiques face à leurs responsabilités. L’occasion pour la ministre déléguée à l’autonomie de prendre la parole afin d’expliquer ses priorités, ses ambitions, sa philosophie et sa méthode ? Eh bien… non.
Si Brigitte Bourguignon répond volontiers à nos confrères de la presse généraliste – ce dont nous nous réjouissons –, elle prend soin de se tenir hors de portée des micros et des plumes de la presse indépendante spécialisée. Les ASH en ont à plusieurs reprises fait l’expérience. Depuis sa prise de poste en juillet dernier, notre rédaction a multiplié les propositions d’interview. Par trois fois, elles ont été annulées au dernier moment. Mais ne nous méprenons pas. Il ne s’agit pas ici pour nous d’adopter une attitude victimaire ou de crier à l’ostracisation de notre seul titre. Mais bien de souligner un dysfonctionnement démocratique.
Car le sujet de l’autonomie, en période de pandémie de Covid-19, et alors que l’enjeu du vieillissement de la population française n’a jamais été aussi prégnant, nous concerne tous. Les parties prenantes que sont les syndicats et les associations gestionnaires et représentatives des personnes handicapées et âgées ont du mal à se faire entendre de leur interlocuteur supposé privilégié. Elles ne peuvent pas davantage se faire une idée du cap suivi par Brigitte Bourguignon en lisant la presse professionnelle. Or, face à un dossier aussi technique que celui-ci, des journalistes qui suivent à l’année ces questions sont les mieux à même de porter publiquement la contradiction à l’exécutif. Jusqu’à preuve du contraire, les travailleurs sociaux devront se satisfaire des éléments de langage savamment distillés lors de déplacements ministériels.