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Histoires des « virago »

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ALORS QUE LA FRANCE EST SECOUEE PAR LE MOUVEMENT #METOO, que les critiques parlent d’un « féminisme excessif » – rhétorique bien connue de discréditation de ce qui pourrait bousculer l’ordre social –, voici un livre qui tombe à pic. Des tricoteuses de la Révolution française aux pétroleuses de la Commune en passant par les militantes des années 1970, il analyse l’histoire des féminismes de 1789 à nos jours. L’ouvrage, écrit par trois historiennes de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), est né des interrogations de leurs étudiants pour savoir quand avait émergé le féminisme ou encore ce qui était nouveau aujourd’hui. Les auteures précisent d’emblée qu’il sera question de féministes plurielles comme il y a des mouvements sociaux et des courants de pensée : « Notre démarche ne pose pas a priori une définition unique du féminisme mais propose des analyses en contexte de la manière dont les femmes et des hommes ont pensé les inégalités entre les sexes, l’oppression spécifique des femmes et ont déployé une pluralité de stratégies dans le but de les abolir. » Un combat à la croisée de diverses sensibilités, complexe, transgressif, jonché de conflits, d’orientations politiques, d’espoirs et de déceptions… D’aucuns pensaient le féminisme ringard, il est moderne. Depuis une dizaine d’années, une nouvelle génération d’associations et des modes d’intervention inhabituels se distinguent qui utilisent les réseaux sociaux et mettent en scène leurs actions comme le font les Femen ou le groupe La Barbe, par exemple. Leur objectif : « rendre visible la domination masculine dans les sphères de pouvoir politique, économique et culturel » en la tournant en dérision. Avec #MeToo, une autre forme de résistance s’organise. Elle pourrait se résumer à « On se lève, on se casse », en référence à la tribune de la romancière Virginie Despentes, publiée le 1er mars 2020 dans Libération à la suite du César attribué au cinéaste Roman Polanski, devenu l’emblème d’un système qui défend les agresseurs et non les victimes.

Notes

« Ne nous libérez pas, on s’en charge » – Bibia Pavard, Florence Rochefort et Michelle Zancarini-Fournel – Ed. La Découverte, 25 €.

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