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Autonomie, gouvernance et risque de concertation

Le gouvernement s’est-il piégé lui-même en créant un 5e risque dédié à l’autonomie ? Il est permis de le penser, tant la gouvernance de cette nouvelle branche de la sécurité sociale semble difficile à construire pour l’exécutif.

Remis lundi 14 septembre aux ministres chargés de piloter cette réforme, puis dans les jours qui viennent au Parlement, le rapport de Laurent Vachey devait apporter des réponses sur le financement, mais aussi sur son pilotage opérationnel. Sans préjuger de sa qualité intrinsèque, quand bien même Laurent Vachey a dirigé un temps la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), il n’est pas juste ni raisonnable de s’abriter derrière les conclusions d’un haut fonctionnaire de l’Igas (inspection générale des affaires sociales) pour arbitrer un sujet si politique, si inflammable, alors que la pandémie de Covid-19 semble s’installer pour longtemps dans nos vies. Car, disons-le tout de suite, le rapport « Vachey » n’apporte au débat aucun élément nouveau. Les rapports « Libault » et « El Kohmri » ont déjà largement fait le tour de la question, en recueillant à chaque fois la parole des professionnels. Des travailleurs sociaux et médico-sociaux déjà auditionnés à de multiples reprises sur les questions liées auhandicap et au grand âge, et qui ont désormais le sentiment de prêcher dans le désert.

Les voilà pourtant conviés, dès cet automne, à un « Laroque de l’autonomie ». La nouvelle ministre chargée de cette question, Brigitte Bourguignon, affirmant vouloir s’appuyer sur les conclusions de ces nouvelles consultations pour co-construire la politique du gouvernement en la matière.

Il serait bien entendu difficile, et assez injuste, de reprocher à un gouvernement, quel qu’il soit, de vouloir associer les parties prenantes à ses décisions. Mais lorsque le diagnostic a déjà été maintes fois posé, il est temps de trancher. Car, outre la question problématique du financement, déjà évoquée dans ces colonnes il y a deux semaines, la question de la gouvernance se pose avec acuité.

Il reste douze à quinze mois « utiles » au gouvernement en place pour agir avant la prochaine élection présidentielle. Ce temps sera-t-il suffisant pour dessiner une société du care, capable de prendre soin des personnes accidentées de la vie, des handicapés psychiques, des handicapés moteurs, des autistes et des plus vieux d’entre nous ?

Nous aimerions ne pas devoir en douter.

Éditorial

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