C’est une antienne, lancinante. Depuis la création de la loi « Delors » sur la formation professionnelle continue de 1971, les bilans décrivant les lacunes du système français s’empilent. Tout comme les créations de nouveaux dispositifs d’apprentissage. A chaque gouvernement sa réforme…
La crise provoquée par le Covid-19 est-elle de nature à casser un système boiteux par essence ?
Le projet en faveur de l’apprentissage dévoilé cet été par le ministère du Travail puis le plan de relance général présenté le 3 septembre dernier par le Premier ministre font la part belle à la formation et au développement des compétences. Les volontés politiques de soutenir financièrement et de valoriser davantage l’apprentissage sont à saluer.
Mais une très classique problématique ressurgit aussitôt : les moyens octroyés seront-ils suffisants ? efficaces ? adaptés ? A l’heure d’imprimer ces lignes, répondre à ces interrogations reste une gageure.
Les besoins en recrutement dans les métiers du médico-social sont structurellement en hausse et touchent dorénavant tous les métiers. Mais les recruteurs peinent, face à la perte de sens liée à la réalité des métiers. Les vocations s’évaporent.
L’enjeu de cette rentrée est de garantir aux étudiants en travail social la possibilité de se former, dans les meilleures conditions, pour apprendre un métier et, surtout, pour s’intégrer dans la vie professionnelle une fois leur diplôme obtenu. Un diplôme qui devra être validé selon des critères différents, adaptés au distanciel qui s’impose, à des stages plus difficiles à décrocher.
Dès lors, comment attirer de nouveaux profils, les former aux compétences nécessaires à l’exercice de leur mission, puis les intégrer durablement dans les établissements sociaux et médico-sociaux ?
Une adaptation rapide aux évolutions des pratiques et usages professionnels est un premier gage de réussite. L’individualisation des méthodes pédagogiques – qui se digitalisent à marche forcée – en est un autre. Cette digitalisation constitue d’ailleurs un défi en lui-même, tant les métiers des travailleurs sociaux restent ancrés sur la relation sociale, physique et émotionnelle à l’autre.