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Les Ehpad se préparent à la « deuxième vague »

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Ces dernières semaines, le nombre de cas positifs au Covid-19 se multiplie dans les établissements pour personnes âgées. Une augmentation qui n’affole pas encore les acteurs du secteur, lesquels ont tiré les enseignements de la première vague.

LA SITUATION SANITAIRE SE DEGRADE. Ces dernières semaines, en France, le nombre de contaminations au coronavirus est reparti à la hausse. Les Ehpad n’échappent pas au phénomène. Pour autant, ces derniers jours, la ministre déléguée chargée de l’autonomie, Brigitte Bourguignon, l’a répété : « Le gouvernement fait tout pour éviter un reconfinement généralisé des Ehpad. » Car, bien que l’isolement ait été nécessaire lors du pic de l’épidémie, il a parfois eu des conséquences désastreuses pour les personnes âgées. Si le reconfinement n’est pour l’instant pas à l’étude, de nouvelles recommandations ont été édictées par la Haute Autorité de santé (HAS) le 11 août dernier (voir encadré). En plus de ce nouveau protocole, Brigitte Bourguignon préconise fortement aux personnes voulant rendre visite à un proche, à domicile comme en établissement, de se faire dépister par test PCR. Une « bonne mesure » selon l’ensemble des acteurs du secteur. Ainsi, pour Albert Lautman, directeur général de la Mutualité française (qui gère 220 Ehpad), « cela aide à la prise de conscience générale ». Même s’il estime qu’« avec le respect des gestes-barrières, de la distanciation sociale, tests PCR ou pas, on arrive globalement à limiter les risques de contamination. Car rien ne remplace les gestes-barrières et l’usage généralisé du masque. »

Un secteur modérément inquiet

Globalement, en cette rentrée, les professionnels sont modérément inquiets face à la recrudescence des cas. Il faut dire qu’ils ont essuyé les plâtres en début d’année et ont tiré les enseignements de la gestion de la crise sanitaire. « En établissement comme à domicile, ils ont fait preuve d’un dévouement sans faille lors de la première vague. S’il y avait de la sidération au départ, ils connaissent désormais les mesures à prendre, les dispositifs à mettre en place pour lutter efficacement contre le Covid », assure Hélène-Sophie Mesnage, déléguée générale adjointe de l’Unccas (Union nationale des centres communaux d’action sociale). « Je ne vais pas vous dire que nous sommes sereins mais je pense qu’il ne faut pas céder à l’affolement, estime de son côté Marc Bourquin, conseiller stratégie à la FHF (fédération hospitalière de France). Nous ne sommes pas dans la même situation qu’au mois de février. D’abord parce que nous avons appris de la première vague, mais aussi parce que nous avons des tests et des masques en nombre suffisant. Ce qui n’était pas le cas au début de la première vague. » Si les personnels sont mieux équipés, ils restent extrêmement vigilants, surtout lors des visites. Car celles-ci demeurent indispensables, pour les résidents comme pour les familles. Ce qui veut dire que, le cas échéant, si la situation épidémique locale le nécessite, les structures pourront de nouveau imposer la prise de rendez-vous, voire interdire les visites.

Depuis début août, Santé publique France a recensé environ 130 clusters en Ehpad sur 7 000 établissements. La situation est donc loin de ressembler à celle du début d’année, où les nouveaux cas se comptaient par milliers. « C’est un phénomène extrêmement mineur », analyse Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Synerpa (Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées). Et d’ajouter : « Toutes les remontées de terrain font état de cas Covid qui touchent plus les salariés que les résidents et qui sont peu symptomatiques ou asymptomatiques. Donc, oui, le virus circule toujours, mais il n’entraîne pas les drames que nous avons connus en début d’année. » Et les professionnels veulent tout faire pour éviter de connaître pareille situation. Car les traumatismes sont encore dans toutes les têtes.

Le nouveau protocole pour les EHPAD

Le 11 août, le ministère de la Santé a mis en ligne un protocole « relatif au renforcement des mesures de prévention et de protection des établissements médico-sociaux accompagnant des personnes à risque de forme grave de Covid-19, en cas de dégradation de la situation épidémique ». Outre le port du masque chirurgical, il y est mentionné de « proposer systématiquement un dépistage aux nouveaux professionnels permanents et temporaires intervenant en établissement ». Sont également préconisés la désignation d’un « référent Covid », le « renforcement des mesures d’hygiène avec notamment l’appui des CPIAS (centres de prévention des infections associées aux soins) », ou encore la « constitution ou reconstitution d’un secteur dédié à l’accompagnement de personnes suspectées ou confirmées Covid ».

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