« JE M’APPELLE FATIMA DAAS. » AINSI COMMENCENT TOUS LES COURTS CHAPITRES du livre de cette jeune Française d’origine algérienne qui a grandi à Clichy-sous-Bois, en banlieue parisienne. Musulmane, son prénom signifie « petite chamelle sevrée », c’est aussi celui de la plus jeune des filles du dernier prophète Mohamed. Un prénom qu’il ne faut pas salir. Comment faire ? Fatima Daas est rebelle. Elle sort avec des garçons mais aime surtout les filles. Elle a le sentiment de déshonorer son Dieu, sa famille. Elle a peur d’être excommuniée. Alors pour soulager sa conscience, elle va à la mosquée comme on va chez le proviseur et raconte à l’imam qu’elle a une amie lesbienne musulmane. Elle veut savoir si c’est normal d’être homosexuelle, car on lui dit qu’il n’y a que les Occidentaux qui le sont. La réponse tombe : l’homosexualité est interdite dans l’islam, il faut s’en éloigner en priant. Fatima va essayer de sortir de sa honte, de trouver son identité. Elle y parvient avec ce premier roman qui brise le tabou de l’homosexualité chez les jeunes maghrébins.
« La petite dernière » – Fatima Daas – Ed. La Bande, 16 €.