LE 1ER SEPTEMBRE SONNE L’HEURE DU RETOUR A L’ECOLE A PLEIN TEMPS. Pour tous. Et gratuitement… Voilà la théorie. Mais dans les faits, en raison des incertitudes que fait peser la crise sanitaire, la réalité s’avère plus nuancée.
D’abord – et c’est une spécificité de cette rentrée 2020 –, les masques, rendus obligatoires pour les collégiens et lycéens de même que pour les personnels intervenant dans les établissements dès lors qu’ils se trouvent à moins de deux mètres des élèves, sont à la charge des familles. De quoi mettre à mal le principe de gratuité. Ce dont semblent avoir pris conscience certaines collectivités territoriales, qui ont décidé d’en fournir aux élèves.
Autre conséquence de la crise sanitaire, les professionnels, enseignants et autres intervenants doivent accompagner des enfants qui, pour certains, ont pâti d’un manque de suivi pédagogique. Et ce, quelles qu’en soient les raisons. Les inégalités se sont largement creusées durant ce printemps confiné. Résultat : des pertes d’acquis sont visibles, parfois dès la plus tendre enfance (voir page 12).
Enfin, et c’est une regrettable habitude amplifiée par la crise sanitaire, la polémique rituelle des chiffres oppose gouvernement et associations sur le nombre d’enfants en situation de handicap pas ou trop peu scolarisés, faute de personnel d’accompagnement ou d’établissement adapté à leurs besoins (voir page 8).
Pour autant, localement, des coopérations se mettent en place pour dessiner des solutions efficaces entre Education nationale et professionnels de la protection de l’enfance (voir page 10), entre établissements scolaires et services et établissements médico-sociaux. Autant de collaborations qui ont pu être mises en place et testées durant le confinement et qui, selon certains responsables associatifs, pourraient garantir la transition inclusive si souvent appelée des vœux des décideurs. Le travail en commun pourrait s’avérer indispensable dès les prochaines semaines dans l’éventualité, que personne ne saurait aujourd’hui écarter, de reconfinements localisés ou de fermetures d’établissements après la détection d’un cas de contamination. Partout, on s’y est préparé, en imaginant divers scénarios. Une façon de contrer quelques incertitudes, mais pas de conjurer les angoisses des professionnels et des familles.