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Quand les Ehpad se reconfinent

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Ces dernières semaines, plusieurs établissements pour personnes âgées ont décidé de fermer à nouveau leurs portes au grand public en raison de cas avérés ou de suspicion de Covid-19. L’organisation de ce reconfinement est à ce jour globalement maîtrisée.

L’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) La Riviera, à Mougins (Alpes-Maritimes) – particulièrement touché, avec 38 décès –, l’Ehpad Combarel, à Rodez (Aveyron), deux structures à Carhaix et une à Brest (Finistère), une maison de retraite à Boisseron (Hérault)… Ces derniers jours, de nombreux établissements pour personnes âgées se reconfinent et referment leurs portes aux visiteurs. C’est le cas de la maison de retraite Alexis-Julien, à Ploudalmézeau (Finistère), qui interdit les visites des familles et des proches depuis le 16 juillet.

« Pendant mes congés, j’ai reçu un appel de l’équipe soignante pour me prévenir qu’il y avait une recrudescence des cas positifs dans la région de Brest [une centaine en l’espace de quelques jours, ndlr]. Nous avons donc pris l’évidente décision de limiter l’accès à notre structure », explique David Guével, le directeur de la maison de retraite. Et d’ajouter : « Cela s’est fait très sereinement. Nous savons ce que l’épidémie a pu faire dans les Ehpad du Grand Est et en Ile-de-France. Quand nous avons vu que le coronavirus frappait à notre porte, nous avons décidé de la fermer. C’est aussi simple que cela. » Une décision d’autant plus facile à prendre que le directeur observait ces derniers temps un relâchement dans l’application des mesures de sécurité. « Malheureusement, les gestes-barrières n’étaient pas systématiquement respectés. Et comme nous n’avons pas les moyens de contrôler tout le monde, tout le temps… »

Aucune contamination

Concrètement, cela veut dire que, à l’heure actuelle et jusqu’au 3 août, la maison de retraire est fermée aux familles et aux proches des résidents. Mais les professionnels tels que les ergothérapeutes, les kinés, les coiffeurs, les médecins sont, eux, encore autorisés. « Il y a forcément de la déception chez les familles, même si elles comprennent et nous soutiennent dans les décisions prises. Il y a aussi un peu de résignation parmi les résidents, admet David Guédel. Mais je suis étonné et admiratif des ressources que ces personnes peuvent déployer dans ce type de moments. » Depuis le début de la pandémie, sur les 160 personnes âgées de la structure (dont certaines vivent en chambre double), aucune n’a été contaminée. Mais si cela devait être le cas, le directeur de l’établissement se réjouit de voir que tout est désormais fléché. « Tous les protocoles existent déjà. Il n’y a plus qu’à les suivre. La rebascule se fait très rapidement. Ainsi, le 16 juillet, nous avons réactivé notre “organisation Covid” en seulement trois heures. »

« Plus la crainte d’être submergés »

Depuis le mois de mars, la grande majorité des établissements ne travaillent pratiquement que sur la gestion de la crise sanitaire, les protocoles de désinfection, d’accompagnement, de soins, la gestion des équipements de protection individuelle, l’organisation des repas… Ce qui a eu pour conséquence de modifier en profondeur le fonctionnement de la maison de retraite Alexis-Julien. Dans les faits, quand il a fallu se confiner au mois de mars, la structure a été divisée en huit petites unités de 20 résidents et 4 agents chacune. Celles-ci fonctionnant de manière totalement autonome. Pour autant, les personnes âgées n’étaient pas confinées en chambre et avaient la possibilité de circuler au sein de leur unité. « Nous nous sommes aperçus que cela avait des effets bénéfiques sur l’accompagnement des résidents : une meilleure attention sur les petits détails de la vie quotidienne ; des transmissions beaucoup plus ciblées, plus nourries, plus riches ; une proximité entre les résidents et les professionnels ; une proximité entre les résidents eux-mêmes… », détaille David Guédel. Et celui-ci de conclure : « Tout a été repensé en mode urgence. Et nous avons eu le temps de l’assimiler. Si demain le Covid devait arriver (ou revenir pour certains), nous savons très bien ce que nous avons à faire. Nous n’avons plus cette crainte d’être submergés par une vague, comme cela a été le cas au tout début dans le Grand Est et en Ile-de-France. »

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