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Nous ne pouvons plus nous permettre d’agir de façon « artisanale »

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Pour lutter efficacement contre la pauvreté, les associations doivent œuvrer à leur réorganisation, qui implique parfois des fusions. Et mutualiser, y compris avec le secteur privé lucratif, les compétences et expertises, estime Arthur Anane, directeur général d’Equalis et président de la FAS Ile-de-France.

« À l’heure du déconfinement et d’un relatif sursis sanitaire, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer une société plus juste, parmi lesquels un grand nombre d’acteurs de l’économie lucrative et non lucrative.

Car nous devons empêcher que la deuxième vague sociale qui s’annonce soit une lame de fond, susceptible de mettre en péril notre pacte social fondé sur la solidarité. La pauvreté et les besoins d’accueil et d’accompagnement qui en découlent augmenteront inéluctablement. Et nous devrons y apporter les réponses que l’exigence éthique de notre société impose et qui fait notre fierté : celle de donner à tous les moyens de subvenir à ses besoins fondamentaux – un toit, un travail, un accès aux soins et à l’éducation.

Professionnaliser les acteurs

Pour apporter des réponses solidaires réellement adaptées, et lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion, il est grand temps que le secteur associatif assume son expertise et structure son offre. Si nous voulons relever les nombreux défis qui s’imposent à nous, nous ne pouvons faire l’impasse sur la réorganisation de cet écosystème qui doit aboutir in fine à l’émergence d’acteurs capables de mutualiser les compétences, les expertises, les richesses humaines et les moyens supports par des opérations de regroupement, et à une professionnalisation des acteurs pour répondre efficacement aux enjeux de notre société et plus précisément aux situations des personnes en difficulté.

Cette démarche, si complexe soit-elle dans un milieu caractérisé par un attachement particulièrement fort des acteurs à leur histoire, leur culture et leurs valeurs, ne doit pas se faire dans la douleur. Chacun doit y gagner : l’Etat, les collectivités, les structures, mais aussi leurs salariés, les bénévoles. Une transition sans brutalité, c’est souhaitable et c’est possible. Cette exigence a guidé la fusion des associations que nous avons récemment vécue au sein de l’association Equalis. Une fusion qui ne s’est pas faite du jour au lendemain. Trois années ont été nécessaires pour coconstruire, expliquer le projet, rassurer et surtout faire adhérer les 780 salariés concernés, en assurant le maintien des emplois et des conditions de travail. C’est sans doute le temps long mais nécessaire pour “embarquer” les salariés du secteur associatif, souvent peu familiers de ces opérations jadis réservées aux entreprises privées.

Être Force de propositions

Mais le jeu en vaut la chandelle. Car le regroupement d’associations aux expertises diverses crée une “chaîne de valeurs” inédite et permet de proposer aux personnes démunies un véritable parcours de vie – du logement d’urgence au logement pérenne, au soin, à l’emploi –, grâce aux activités d’insertion économiques. Ce parcours de vie intégré n’est possible qu’en mutualisant les compétences et les talents.

Le monde associatif doit aussi participer activement au projet de société en étant force de propositions auprès des autorités, et en trouvant des connexions avec le secteur privé lucratif afin d’apporter des solutions innovantes et adaptées aux femmes et aux hommes les plus en difficulté dans notre société.

C’est sans doute le sens de l’histoire de notre secteur : davantage de convergences, pour davantage d’efficacité. Si nous voulons résoudre l’équation solidaire, nous ne pouvons plus nous permettre d’agir de façon “artisanale”, éclatée, éparpillée. Nous devons nécessairement unir nos forces. »

Contact : www.equalis.org

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