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Le médico-social mis au ban

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Les fédérations et Les associations repré sentatives ont voulu y croire. Mais malgré leur volonté manifeste de participer – teintée d’une certaine naïveté –, elles ont été contraintes de se rendre à l’évidence : les organisateurs du Ségur de la santé n’ont jamais considéré les métiers du social et du médico-social comme faisant véritablement partie des métiers du soin. Si les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) n’ont pas été totalement négligés – 2,1 milliards d’euros seront consacrés « sur cinq ans » à la transformation, la rénovation et l’équipement des établissements de soin, dont les Ehpad –, les autres composantes de ce qui est communément appelé les « métiers du care » ont été reléguées. De quoi provoquer la colère des syndicats, lesquels dénoncent une mascarade post-Covid d’un goût douteux (page 11). Conséquence ? Une mobilisation est déjà prévue par les partenaires sociaux le 17 septembre prochain. Parmi les corporations qui ont tenté de faire valoir leur utilité et leur revendication, celle des intervenants à domicile. L’indifférence à laquelle ils ont été confrontés ressemble davantage à un camouflet qu’à tout autre chose (page 8). Une mise à l’écart que tente de justifier le gouvernement par la création d’une 5e branche de la sécurité sociale, qui devrait avoir lieu dans les prochains mois, sans pour autant que le calendrier législatif soit arrêté.

Dans le même temps, les conséquences du confinement se font toujours sentir. Dans une société française en burn-out, les travailleurs sociaux guettaient les résultats de ce sommet social, qui n’a finalement abouti à rien de concret les concernant. Le découragement les guette, à l’instar de ceux qui exercent dans des centres d’action médico-sociale précoce, censés prévenir le handicap ou proposer une prise en charge rapide des enfants présentant une invalidité psychique ou mentale (page 10).

L’échec des travailleurs sociaux et médico-sociaux à faire reconnaître l’utilité sociale de leur rôle n’étonne pas Marcel Jaeger (page 12). Ce professeur émérite de la chaire de travail social et d’intervention sociale au Cnam les invite à adopter davantage de machiavélisme face aux représentants de l’Etat. Ou, à tout le moins, à créer un véritable rapport de force leur permettant de rééquilibrer enfin un dialogue dans lequel il estime qu’ils entrent systématiquement en position de faiblesse. Comment ? Il leur suggère de faire davantage corps avec les publics dont ils s’occupent, dans une position d’égalitarisme et d’humilité, loin de tout paternalisme. Il les encourage enfin à mettre fin à leur corporatisme et à travailler de concert afin de se former ou de prendre en charge collectivement les éléments les plus faibles de notre société.

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