S’il est des acteurs du social et du médico-social qui peuvent se satisfaire du Ségur de la santé, ce sont ceux évoluant en Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Ils sont effectivement les seuls à avoir obtenu quelque chose de ce plan qui, pour l’essentiel, aura concerné l’hôpital et ses agents. Dans un premier volet, annoncé le 13 juillet, les accords du Ségur, conclus après des dizaines d’heures de discussions, prévoient 7,5 milliards d’euros pour les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants) et non médicaux (agents techniques, administratifs). Une somme qui servira en majorité à financer une hausse de salaire de 183 € net mensuels (90 € au 1er septembre et 93 € au 1er mars 2021) pour l’ensemble des personnels des hôpitaux et des Ehpad publics, mais aussi de nouvelles majorations pour les heures supplémentaires et le travail de nuit. « Une avancée historique », selon la Fnadepa (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et de services pour personnes âgées). « Mais cet effort ne doit pas s’arrêter là, précise Jean-Pierre Riso, son président, dans un communiqué. Il faut élargir les mesures à l’ensemble des personnels du secteur médico-social, en particulier aux professionnels des résidences autonomie et des services à domicile sans attendre la loi “grand âge et autonomie”. » De même, l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) se réjouit, par la voix d’Eric Fregona, son directeur adjoint, de ces annonces sur les salaires qui répondent à « l’urgence de la situation ». Si ce dernier estime, lui aussi, que tous les acteurs du grand âge doivent être concernés par ces revalorisations, il souligne que ce n’est pas le seul levier que ce Ségur devait actionner. « Selon nous, la participation citoyenne des personnes âgées aurait dû être une priorité. Ce n’est pas le cas. Cela devra l’être dans la future loi. » A noter qu’une seconde batterie d’annonces a été faite le 21 juillet. Une nouvelle fois, les Ehpad ont été les seuls acteurs du médico-social à être concernés. Ainsi, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a fait savoir que 2,1 milliards d’euros seront consacrés « sur cinq ans » à la transformation, la rénovation et l’équipement dans les établissements médico-sociaux, dont les Ehpad. Et de promettre : « Au moins un quart des places en Ehpad pourront être rénovées, accessibles et conformes à la rénovation énergétique. » « Ce qui va dans le bon sens, mais reste notoirement insuffisant », déplore l’AD-PA. C’est pourquoi tous les acteurs du secteur espèrent une loi « grand âge et autonomie » ambitieuse.
L’événement
EHPAD : un satisfecit et des attentes
Article réservé aux abonnés