« C’est mon école, l’Institut d’enseignement supérieur du travail social, à Nice, qui m’a contactée dès le début du confinement pour savoir si je voulais faire du bénévolat avec le Secours populaire français. Je ne pensais pas que ça pourrait autant me plaire. Au début, la mise en place a été un peu compliquée. J’ai découvert les maraudes en journée avec d’anciens bénévoles qui m’ont transmis leur expérience. J’ai beau faire des études pour devenir assistante sociale, je n’avais pas côtoyé jusqu’à présent de personnes à la rue. J’avais beaucoup d’a priori et d’appréhensions. Le fait d’aller sur le terrain a vite levé ces idées reçues : j’ai découvert des gens adorables, avec qui on a beaucoup parlé. J’ai appris sur eux, et finalement sur moi.
J’ai aussi été l’une des trois coordinatrices, avec deux anciennes bénévoles, des livraisons dans les hôtels accueillant les familles démunies. On s’est tous bien entendu entre bénévoles, se retrouvant sur des points communs, se racontant à chaque fois nos histoires, prenant le temps de discuter pour que personne ne se sente oublié. Il y a des hauts et des bas : on n’a pas toujours la bonne organisation, on est fatigué, les bénéficiaires eux aussi peuvent être énervés d’être ainsi enfermés. C’est important de se soutenir autant physiquement que moralement. Cette expérience m’a fait beaucoup de bien. Et j’espère continuer. Jusqu’en septembre d’abord. Ensuite, de manière plus ponctuelle, pour faire des maraudes, et revoir les bénévoles que j’ai côtoyés, avec qui on a bien rigolé. Comme dans une grande famille. »