Le maillon « Saad familles » dans l’aide à l’handiparentalité

Les services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) familles sont de plus en plus souvent confrontés au handicap dans les familles qu’ils accompagnent, que ce soit le handicap d’au moins un parent ou celui d’au moins un enfant. Dans une étude publiée en février dernier(1), quatre fédérations d’aide à domicile (Adedom, ADMR, Fnaafp-CSF, UNA) ont identifié les besoins de soutien à la parentalité des familles avec un parent ou un enfant en situation de handicap. En 2018, 90 % des Saad familles accompagnaient des adultes ou enfants en situation de handicap. Si, historiquement, le handicap ne fait pas partie de l’intervention des Saad familles, ces derniers interviennent car rien n’est prévu dans les dispositifs actuels de droit commun (caisses d’allocations familiales) et de la mutualité sociale agricole ou des conseils départementaux pour répondre à ces besoins spécifiques d’accompagnement à la parentalité. « A ce jour, aucune aide sociale nationale ne permet de réaliser ce type d’intervention. Les compléments d’AEEH (allocation d’éducation de l’enfant handicapé) en aide humaine ou la PCH (prestation de compensation du handicap) n’ont pas vocation, à ce jour et en dehors de tout dispositif spécifique, de financer l’accompagnement à la parentalité. De plus, la personne concernée par le handicap doit avoir une reconnaissance du handicap, ce qui n’est pas toujours le cas des enfants et des parents accompagnés par les Saad familles », rappelle l’étude.

Les techniciens d’intervention sociale et familiale (TISF) et les auxiliaires de vie sociale interviennent dans le cadre du soutien à la parentalité de la branche famille et des actions de prévention au titre de la PMI et de l’aide sociale à l’enfance. « A leur niveau, les Saad familles apportent déjà des réponses face à des besoins qui restent encore invisibles et hors du cadre des politiques publiques, au croisement des politiques du handicap, de la protection de l’enfance et de l’aide à la famille. » Et de poursuivre : « Pour autant, l’intervention des Saad auprès des familles fragilisées par le handicap représente une réelle plus-value dans la prise en compte de leurs besoins d’aide à la parentalité : qualité des liens enfants-parents, écoute, soutien dans les démarches administratives et les rendez-vous médicaux. »

Les fédérations de services à domicile estiment nécessaires de développer des temps de sensi­bilisation et de formation sur la spécificité de l’accompagnement des familles : « Il s’agirait de donner aux Saad familles les outils et les ressources nécessaires pour mieux accompagner les parents en situation de handicap dans leur fonction parentale, et adopter la bonne posture professionnelle face à n’importe quelle situation. » Pour mieux répondre aux besoins de ces familles, elles appellent à renforcer « l’interconnaissance », « la coordination » et « la coopération » entre les acteurs du soutien à la parentalité et de l’accompagnement des personnes en situation de handicap en informant les TISF de l’existence de services dédiés ou de dispositifs ressources qui pourraient exister sur le territoire. Les auteurs concluent : « Malgré la pertinence de la complémentarité exprimée tant par les Saad familles que les services d’accompagnement à la parentalité, dans les territoires où un SAAP (service d’accompagnement et d’aide à la parentalité) ou un SAPPH (service de guidance périnatale et parentale pour personnes en situation de handicap) est présent, les interventions conjointes entre un service à la parentalité et un Saad familles sont encore rares. »