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Les pratiques confrontées à l’éthique

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La notion d’expertise est à la mode, mais elle a ses limites. « Bien conseiller ne se réduit pas à être un bon technicien ni un expert. » Le bon positionnement se situe entre le savoir et le savoir-faire, la connaissance et la pratique, explique Philippe Merlier dans la deuxième édition de son manuel consacré à la place de l’éthique dans l’accompagnement. La réflexion de ce philosophe et formateur de travailleurs sociaux se fonde sur 27 cas concrets qui sont autant de situations rencontrées sur le terrain par les professionnels. Ainsi, l’exemple de Mme Y., victime de violences conjugales, qui, ne pouvant plus vivre à temps plein avec son mari alcoolique, demande une séparation de corps mais refuse de divorcer. Une décision ambivalente qui divise l’équipe du Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) où elle est suivie : certains travailleurs sociaux ne comprennent pas son choix, d’autres tiennent à respecter son besoin d’une aide ponctuelle. « En l’occurrence, Mme Y. a des principes qui donnent un sens à son existence ; on ne peut pas les partager personnellement, on ne doit pas les nier professionnellement. Le respect de l’usager et de son autonomie doit primer sur toute autre considération », précise l’auteur, pour qui l’essentiel est qu’elle puisse continuer à être accueillie au CHRS, sans jugement moral et sans la dépouiller de cette part d’elle-même. Outre le positionnement éthique, qui n’est pas quantifiable et qui ne doit pas servir uniquement à donner une « image propre » des institutions, les termes de bienveillance et de bientraitance – auxquels il préfère respectivement ceux de « bienfaisance » et de « bienveuillance » (au sens de « vouloir le bien ») – sont interrogés. Tout comme les règles de confidentialité, la participation de l’usager, la responsabilité. Ou encore les concepts de fragilité et de vulnérabilité, souvent confondus pendant la crise sanitaire bien que de signification différente. La fragilité est une fêlure interne, la vulnérabilité une atteinte externe.

Notes

« Philosophie et éthique en travail social » – Philippe Merlier – Ed. Presses de l’EHESP, 22 €.

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