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« Le professionnel n’est pas sur un lieu de travail »

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Nathalie Hervé, directrice des Maisons de Crolles (Isère), un établissement innovant de 32 places pour personnes jeunes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés.

« L’approche mise en œuvre dans les maisons est celle prônée par l’association AMA Diem, très largement inspirée de celle qui est pratiquée dans la maison Carpe Diem, créée par Nicole Poirier, au Québec. Fondées par le couple Prévost en 2016, les Maisons de Crolles accueillent uniquement des personnes jeunes diagnostiquées Alzheimer ou maladies apparentées. Concrètement, cette méthode considère la personne et non le malade. L’idée est de mobiliser ses ressources et ne pas faire à sa place. Ici, le principe est de dire que les habitants sont chez eux. Le professionnel n’est donc plus sur un lieu de travail, comme dans une structure classique, mais chez la personne. Ce qui change les postures. Cette approche ne peut fonctionner dans le temps que s’il y a de la constance et de la cohérence. C’est-à-dire que l’on doit toujours accompagner de la même façon, de telle sorte que la personne garde ses repères. Ainsi, elle se sent pleinement respectée, conserve une certaine estime d’elle-même. On va valoriser ce qu’elle est capable de faire et non pas lui montrer ce qu’elle ne peut plus accomplir. Carpe Diem est une philosophie humaniste, une philosophie de vie. Il faut toujours agir dans l’intérêt du résident, en fonction de sa vie, de qui il est, de ses besoins. Mais ce qui fonctionne pour l’une ne fonctionne pas forcément pour l’autre. Aussi, la prise en charge par le professionnel et l’établissement doit être le plus individualisée possible. Par exemple, on ne demande pas à celui ou celle qui a l’habitude de se lever très tôt de se réveiller plus tard… c’est l’intervenant qui embauchera plus tôt pour l’accompagner.

Du côté des professionnels, la méthode Carpe Diem donne du sens à leur travail. S’il est capable de maintenir la capacité et l’autonomie de la personne accompagnée, il se sent valorisé. Mais cette approche demande un changement de paradigme. En France, la culture du soignant qui fait à la place de l’autre est encore très présente. On n’a pas encore le réflexe de faire appel aux facultés restantes des personnes âgées. C’est un travail de longue haleine qui se fait sur des années. »

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