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Epuisement des personnels : un besoin en recrutement plus important

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Les Ehpad ont été particulièrement touchés par la crise du coronavirus. Les salariés sont usés, à bout de souffle. A l’approche de la période des congés estivaux, il va falloir procéder à leur remplacement. Une équation difficile à résoudre alors que des épisodes de canicules menacent.

Après plus de quatre mois de crise sanitaire, les personnels des établissements pour personnes âgées sont épuisés. Un constat généralisé mais particulièrement mis en avant par la branche vendéenne de la Fnadepa (Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées). Dans un récemment communiqué, celle-ci indique que les professionnels sont « à bout de souffle ». « Dans les établissements pour personnes âgées, la charge de travail était déjà conséquente avant la crise. Elle a été décuplée depuis. Les personnels ont dû compenser l’absence des familles, des bénévoles, des professionnels libéraux… Cela a induit, pour les structures, une adaptation quasi quotidienne des organisations et de nombreuses heures supplémentaires. […] Le personnel est saturé, usé. L’inquiétude est encore plus grande avant l’été où des périodes de canicule pourraient se rajouter à la surcharge de travail générée par la gestion de crise », précisent les 106 directeurs d’établissements vendéens membres de la fédération. Une crainte partagée par l’ensemble des acteurs du secteur. Car, alors que l’été arrive, il va falloir remplacer les professionnels partant en congé.

« Il y a une très grosse inquiétude sur ce sujet », certifie Didier Sapy, directeur de la Fnaqpa (Fédération nationale avenir et qualité de vie des personnes âgées). Au départ en vacances des personnels, s’ajoute une éventuelle canicule avec une recommandation nationale sur l’utilisation des climatisations « qui n’est pas forcément rassurante ». En effet, en raison du Covid-19, les climatisations ne pourront pas être utilisées de manière normale. Par conséquent, il va falloir effectuer une approche de rafraîchissement des personnes manuellement, par le biais de lingettes humides par exemple. « Cela va nécessiter beaucoup plus de bras, souligne encore le directeur de la Fnaqpa. Il y a un double effet qui se cumule : un personnel qui a besoin de repos et un besoin en personnel encore plus élevé que d’habitude cet été. » D’autant que, entre la distribution des repas en chambre, le confinement des résidents ou encore l’accueil du public, l’organisation des tâches au sein des structures est encore très chronophage.

Une demande de soutien psychologique

Pour autant, et sous réserve d’une seconde vague, autant que possible les congés planifiés sont maintenus. Pour les remplacer, comme chaque année, les établissements vont faire appel à des intérimaires, des contrats courts, des étudiants… « Si certains ont déjà été mobilisés durant la crise, à ce stade, on ne m’a pas encore fait remonter de difficultés particulières sur le recrutement de ces personnels, rassure Emmanuel Sys, président de la CNDEPAH (Conférence nationale des directeurs d’établissements pour personnes âgées et handicapées). Dans la plupart des établissements, ces remplaçants sont d’ailleurs déjà recrutés. Ce sont pour beaucoup des étudiants en études d’infirmière, d’aide-soignante… » Mais cette année, il va falloir en trouver plus. C’est pourquoi l’Etat a décidé de maintenir tous les dispositifs mis en place pendant la gestion de la crise du Covid (dispositifs de renfort RH, astreintes gériatriques…).

S’il est nécessaire que les salariés prennent des congés cet été, Pascal Champvert, président de l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées), estime aussi que ces professionnels vont devoir être accompagnés psychologiquement dans les semaines à venir. « Le repos est une chose mais cela ne suffit pas, indique-t-il. Il faudra aussi un soutien psychologique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous demandons la création de postes de psychologues et des possibilités de consulter des coachs afin de mieux accompagner les équipes. Cela va être déterminant. Quand les militaires reviennent du front, ils ont un suivi psychologique. C’est normal. Les salariés du secteur du grand âge ont été confrontés à la mort, à la peur, au danger. Il faut donc qu’ils soient également soutenus. »

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