Un accompagnement psychologique global

« PLus que jamais présent, le mal-être des soignants nécessite des réponses adaptées », insiste l’association Soins aux professionnels en santé (SPS), qui a mené une enquête du 29 avril au 13 mai auprès de 1 204 professionnels en santé. Selon les résultats publiés le 25 mai, 3 244 appels ont été traités, depuis le 23 mars, par le dispositif d’aide et d’accompagnement psychologique(1) soit en moyenne plus de 60 appels par jour. Parmi les appelants, 35 % sont infirmier(es) et aides-soignants(es) et 10 % travaillent dans le secteur du médico-social. Ces résultats soulignent « le besoin d’un accompagnement psychologique global et organisé à tous les niveaux d’intervention. » « Derrière les mots échangés avec les psychologues, l’anxiété, les problèmes d’organisation du travail et l’épuisement professionnel restent les principaux motifs des appels », note l’association SPS. Concrètement, plus de 35 % des appelants font part de leur anxiété ou angoisse. Près de 12 % ont des problèmes d’organisation de travail et 13 % doivent faire face à un épuisement professionnel. L’enquête fait apparaître que le manque de protection et de soins, d’organisation et de management ont contribué au mal-être de 7 soignants sur 10.

Bien plus qu’une simple souffrance personnelle liée à l’épidémie de Covid-19, la détresse au travail est profondément présente dans les pratiques professionnelles, y compris chez les soignants les plus expérimentés et elle se concentre sur les questions managériales. Près de 85 % des répondants à l’enquête ne se sont pas sentis soutenus sur le plan psychologique depuis le début de la crise. Si les professionnels déclarent avoir eu du soutien auprès de leur famille, leurs proches et leurs collègues ils considèrent, à près de 68 %, que « la hiérarchie et les dispositifs d’écoute n’ont pas exercé ce rôle ». Quelles solutions sont désormais attendues ? Près de 77 % des répondants sont favorables à un meilleur management/organisation, 74 % à l’accès à des interventions non médicamenteuses (relaxation, hypnose, etc.), 50 % à l’augmentation du nombre de psychologues dans les établissements et 51 % au soutien psychologique externe en consultation physique. Enfin si 95 % des répondants n’ont pas contacté une plateforme d’écoute téléphonique, ils sont toutefois plus de 60 % à être favorables à ce dispositif.