Des inquiétudes. Des protestations. Mais aussi des colères. Et toujours, malgré tout, cet engagement auprès des publics. Que ce soit à distance ou en présentiel, la crise du Covid-19 a accéléré les prises de conscience et mis en lumière tant les failles que les forces du système.
C’est particulièrement vrai dans le secteur du domicile en lien avec les personnes âgées, qui s’est si souvent senti nié (pages 12 et 15), oublié des vagues de primes, des fournitures d’équipements de protection individuelle et des tests. Non seulement il n’a pas craqué, se félicitent les responsables associatifs. Mieux, il a permis d’éviter un engorgement supplémentaire des hôpitaux.
Pourtant, il est encore tôt pour juger des effets, dans leur ensemble, du confinement sur certains publics, les personnes handicapées en particulier (page 11). Plusieurs acteurs redoutent de découvrir, alors que les portes des maisons se rouvrent, des situations dégradées. En matière de santé, faute d’avoir pu poursuivre les soins, mais aussi en termes d’épuisement des aidants.
Une fois encore, comme lors du confinement en mars dernier, il faudra s’adapter, pour réagir au plus près des besoins. Les techniciennes de l’intervention sociale et familiale l’expérimentent déjà dans le domaine de la protection de l’enfance (page 9). Il conviendra aussi d’inventer de nouvelles formes d’accompagnement, pour ces femmes victimes de violences, pour qui le confinement aura sonné l’heure de la prise de conscience de ce que leur situation n’est pas admissible et qui choisiront d’y mettre fin (page 8).
Cet épisode aura aussi permis de voir émerger de nouveaux publics, jusque-là assez invisibles. En matière de violences faites aux femmes, ce seront celles porteuses de handicap ou LGBT particulièrement. Ailleurs, ce pourrait être l’occasion de mettre plus encore sur le devant de la scène l’importance des aidants et donc, aussi, la nécessité de leur offrir des structures de répit plus nombreuses.
Tous les professionnels s’accordent désormais à le dire : la pandémie toujours en cours leur a tendu un miroir parfois grossissant de leurs difficultés et de celles des personnes qu’ils accompagnent. Elle aura aussi permis de démontrer leur inventivité et leur résilience.