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« Quand le travail se repense »

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« Qu’on se le dise, les travailleurs ou intervenants sociaux et médico-sociaux ne se sont pas arrêtés le temps du confinement. Bien au contraire. Nous étions en première ligne à trouver des solutions pour ne pas perdre les familles de vue. Le département de Seine-Saint-Denis fait toujours la une de quelque chose. Pourtant, les associations du département ont su penser leurs interventions avec son soutien. Le centre mères-enfants « Accueil logement jeunes mères » héberge des mères et des pères seul(e)s avec au moins un enfant de moins de 3 ans. Notre lieu d’accueil et de rencontre parents-enfants a été fermé au public durant la crise sanitaire. Mais nous avons décidé de l’ouvrir aux familles, individuellement, sur inscription et par tranche d’une heure. Nous pensons une nouvelle forme d’intervention sociale et pansons la dure réalité subie par les familles seules avec leurs enfants. L’ouverture de ce lieu est nécessaire et permet d’éviter les éventuels passages à l’acte violents sur les enfants, l’installation d’une forme de déprime, l’impression d’être seul(e) au monde.

Les familles sont accueillies par nos équipes administratives, techniques, de travailleurs sociaux et de psychologues, tout le monde est sur le pont. Ces familles étaient hébergées, avant leur accueil, dans une chambre d’hôtel, un squat, un logement sur-occupé, un hôpital, ou étaient à la rue. Nous connaissons bien ces “mamans poussettes” qui errent toute la journée car elles sont partout et nulle part. Les développements psychomoteur et psychique des enfants s’en trouvent perturbés car ils sont confinés dans leurs poussettes. Le risque est qu’ils se replient sur eux-mêmes. Recevoir les familles pendant le confinement a donné la possibilité aux parents et aux enfants de se libérer en parlant, criant, pleurant, sautant, courant, riant. Le travail de la relation parent-enfant s’est accéléré et les familles se sentent plus à l’aise car notre cadre d’intervention n’est plus perçu de la même façon, comme si l’aide sociale à l’enfance qui valide leurs admissions n’existait (presque) plus. Elles se sentent plus libres d’être tout simplement elles-mêmes.

Nous avons pansé des craintes, des peurs, sans nous substituer à quiconque mais bien dans l’intérêt supérieur de l’enfant et de son parent. Fort de cette expérience, nous pensons à de nouvelles alternatives de prise en charge et les idées viennent alimenter notre réflexion pour notre projet d’établissement. Nous savons nous ré-évolutionner, nous aussi. »

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