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« Moins d’artifices administratifs »

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« Passé le moment de sidération, j’ai été convaincue une fois de plus de la nécessité de la mission de service public. On a fait le choix avec mes chefs de service de demander à tous les agents administratifs et de terrain de rester chez eux et on a pris la main. Par un système de renvoi d’appels, j’avais en direct les personnes qui avaient des dossiers de RSA [revenu de solidarité active] en instance ou dont les droits étaient suspendus. Spontanément, avec la caisse d’allocations familiales et la mutualité sociale agricole, on a décidé de traiter les dossiers encore plus vite que d’habitude. Sans le décréter, il y a eu une solidarité entre les services administratifs. Le rapport que j’ai eu avec des bénéficiaires du RSA, des auto-entrepreneurs… a été très bienveillant alors que l’on ne se connaissait pas. Cela a changé ma posture.

Je voudrais que, désormais, on envoie le moins de courrier possible aux usagers mais que les agents communiquent par téléphone quand c’est possible. Il faut revenir à des considérations humaines. J’ai décidé de simplifier les procédures, même pour après. On s’embête trop la vie ! Comme quoi, quand on revient sur des besoins humains fondamentaux, l’artifice administratif qu’on a construit, on peut s’en passer. On peut faire des photocopies ou des captures d’écran, par exemple, plutôt qu’exiger des usagers qu’ils nous envoient les documents par courrier. On a fait avancer les dossiers en un temps éclair. J’étais portée par ce devoir de service public et j’étais capitaine du navire, il fallait y aller sans se poser de questions. J’ai fait une proposition à mon directeur qui l’a fait remonter au président du conseil départemental pour que les bénéficiaires du RSA puissent cumuler activité salariée et RSA. Les élus ont voté la mesure en huit jours, laquelle est acquise jusqu’à fin 2020. J’espère que l’on va garder cette spontanéité. Sur de l’accès aux droits, si on dépoussière nos procédures, on peut accélérer les choses.

Ce qui me fait davantage peur, c’est maintenant. On est susceptible d’avoir une population qui ne fréquentait pas du tout les services sociaux et qui risque de venir frapper à la porte. J’ai fait une proposition pour permettre à tous les auto-entrepreneurs et les travailleurs indépendants qui ont moins de dix salariés et qui sont en galère de pouvoir percevoir le RSA pour remplir le caddie. On a gagné une bataille mais on n’a pas gagné la guerre.

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