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« C’est “inhumain” ce qu’on vit »

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« La direction de l’établissement qui accueille des adolescents atteints de troubles autistiques et du comportement nous a annoncé la fermeture de l’établissement le mardi 17 mars à 9 h 00. Nous devions avoir réuni de quoi travailler de chez nous avant 12 h 00. Drôle de sentiment. Quoi emporter pour faire du télétravail quand on est éducatrice spécialisée ? La dynamique s’est toutefois directement mise en place, avec des appels aux familles deux fois par semaine, des comptes rendus écrits à ma direction, des actualisations de documents qui avaient parfois été mis entre parenthèses dans l’urgence de la prise en charge, des visio-réunions avec l’équipe…

Le télétravail a d’abord pris une place très importante, notamment avec des mails et appels dépassant largement les horaires habituels. Je me suis instaurée un couvre-feu, en mettant en silencieux les discussions professionnelles le soir. Pas facile d’arrêter la vie professionnelle quand elle s’immisce chez nous. Ce qui est drôle, c’est que la dynamique d’équipe n’a pas changé : les conflits comme les bonnes ententes professionnelles ont suivi leur cours ! Mais le confinement a eu du positif : nous avons eu un temps considérable pour échanger sur les projets de l’année à venir.

Ecouter le quotidien et être parfois leur seule interlocutrice depuis plusieurs jours a également créé une nouvelle dynamique de travail auprès des familles. Même si je me suis sentie souvent impuissante et en difficulté pour évaluer la résistance des parents qui, bien que connaissant très bien leur enfant, devaient s’en occuper 24 heures sur 24. Il y a eu des phrases qui resteront marquées dans ma mémoire : « C’est inhumain ce qu’on nous fait vivre », ou bien : « Les gens ne peuvent pas imaginer ce qu’on vit. » Il s’agissait de les soutenir et de leur proposer des outils et des activités réalisables au domicile. Tout un exercice…

Les échanges avec les collègues ont été importants pour mieux visualiser la situation et ne pas vivre seule les inquiétudes. Et puis il y a eu les rires avec les familles et les anecdotes racontées par les parents qui montraient que tout semblait continuer pour eux et qu’ils tenaient bon ! J’ai maintenant hâte de retrouver les jeunes et de réaliser avec eux les activités que l’on a conçues pendant le confinement, qui prennent en compte les nouvelles règles imposées par le virus. »

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