Une case en Normandie

Ahassane, 17 ans, est arrivé en France deux ans après avoir quitté son pays, la Guinée, fait de la prison en Libye et vécu dans un camp fermé en Sardaigne. Comme d’autres jeunes, il dormait dans la gare du Havre quand la réalisatrice du film, Ariane Doublet, l’a rencontré et l’a accueilli chez elle. Avec d’autres familles havraises, elle a créé l’asso­ciation Des lits solidaires. Son film raconte la rencontre entre Ahassane et Louka, un jeune garçon âgé de 13 ans. Ensemble, ils se baladent dans la campagne, pêchent, regardent les vaches, cueillent les mûres, jouent au foot… Ils parlent peu, mais se retrouvent en secret dans une cabane qu’ils ont bâtie à la manière d’une case traditionnelle. Un lieu surplombant la mer, hors du temps et du monde, où le jeune migrant renoue un peu avec son enfance et la liberté, loin des tracasseries de l’administration, qui lui pose toujours les mêmes questions, où il doit expliquer encore et encore son parcours. Un récit sobre et doux, une parenthèse enchantée face à la violence de l’exil.