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Le vertueux paradoxe de la crise sanitaire

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Faire vite, et pourtant faire bien… La crise sanitaire, rude, a placé les professionnels devant cette double injonction. Personne, et surtout pas ceux qui accompagnent des publics fragiles, ne devait confondre vitesse et précipitation. Ils n’ont peut-être pas trouvé de solutions miracles, ni mis au point la recette de la potion magique. Mais, partout, on a pu observer des trésors d’inventivité, d’ingéniosité, de coopération et de solidarité. Ce n’est pas là le moindre des paradoxes : l’urgence pourrait bien avoir donné naissance à des méthodes et des modes d’organisation précieux pour le long terme.

Ce qui a permis, et permet encore, de traverser la crise tient en une expression : l’engagement de tous. Cet engagement a produit l’agilité dont a su faire preuve l’entreprise adaptée qui a modifié ses chaînes de production pour fabriquer des masques et participer au plan national baptisé « Résilience » (page 18). Il a conduit à éviter le pire, en matière de contamination, au sein des publics les plus vulnérables que sont les détenus (page 15) ou les personnes âgées accueillies en Ehpad (page 10). Il a contribué à ce que les professionnels, à l’image des assistants sociaux (page 20) ou des médecins coordonnateurs en Ehpad (page 12), retrouvent le sens premier de leur métier.

Dans de nombreuses structures, des verrous ont sauté. L’accompagnement des personnes y a gagné ce que le reporting y a perdu, en particulier dans le domaine de la protection de l’enfance (pages 16 et 17). Et le temps long a su se frayer un chemin au sein de l’urgence, surtout via un questionnement éthique qui, jusque-là, tenait une place plus restreinte dans le champ social et médico-social. Ces bonnes habitudes prises, nombreux souhaitent les voir survivre à l’actuelle crise pandémique. Mais ils redoutent qu’il en aille autrement, exactement comme après la canicule de 2003.

Pour que la relégation du Sars-Cov-2 n’efface pas les acquis de la période historique que nous vivons, il convient de mettre en pratiques les solutions imaginées en Ehpad, en prison, dans le secret des bureaux des assistantes sociales ou au sein des associations de la protection de l’enfance. Et le déconfinement progressif qui se profile pourrait offrir une occasion de les tester encore durant quelques précieuses semaines. De quoi, pour les professionnels, asseoir une légitimité retrouvée auprès du grand public, mais aussi des décideurs politiques.

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