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Un lent glissement…

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Entre anémie morale et angoisses immédiates, la France du confinement se porte mal. C’est ce que démontrent sans possible contestation les articles qui composent notre dossier de la semaine, consacré aux effets de cette incroyable crise sanitaire. Une anémie morale qui emporte silencieusement nombre de nos aînés, ces résidents en Ehpad qui affirment avec une résignation tranquille qu’ils préfèrent mourir du Covid-19 que d’ennui (page 12). Beaucoup d’entre eux n’ont pas été écoutés et se sont laissés glisser… « Se laisser glisser », donc. Etrange litote pour désigner un être humain qui se laisse mourir. Les professionnels qui les accompagnent au quotidien réclament eux aussi de l’aide et le retour des psychologues, des animateurs, des kinésithérapeutes en maison de retraite (page 15). Pour qu’ils prennent la relève, bien sûr, mais aussi pour redonner du sens à l’existence de leurs résidents. Anémie morale aussi pour ces enfants placés et privés des visites de leurs parents (page 16). Si certains s’en sortent avec détachement, d’autres ne se remettront pas de ce bouleversement. Une anémie qui touche enfin les personnes trans et LGBT+, contre qui les violences sont en augmentation dans cette période de bouleversements (page 20). Une période qui révèle aussi brutalement que la France, en 2020, est parfois confrontée aux mêmes problématiques que certains pays en développement. C’est évidemment le cas quand les plus pauvres, faute de revenus, sont de plus en plus souvent confrontés à… la faim (page 8). C’est également le cas lorsque les ménages les plus démunis ne sont plus en mesure de payer leur loyer ou que l’exiguïté et l’insalubrité de leur lieu de confinement transforment la cellule familiale en cluster infectieux (pages 10 et 11). Quand ce n’est pas en véritable enfer, pour ces femmes et ces enfants à la merci de leur bourreau (page 18). Les associations d’aident aux victimes en sont conscientes et se mobilisent, mais les passages à l’acte restent plus nombreux qu’avant l’apparition du coronavirus. La peur et la pauvreté sont deux morsures au contrat républicain qui devrait nous unifier en temps de crise. Deux morsures qui peuvent cicatriser si le gouvernement et le chef de l’Etat tiennent leurs promesses d’un retour massif à l’Etat-providence une fois la menace de la pandémie écartée. « Quoi qu’il en coûte ! », a martelé Emmanuel Macron au cours de l’un de ses discours télévisés. Une phrase qui sonne comme une promesse. Une promesse qu’ils seront nombreux à vouloir lui faire respecter.

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