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L’Europe sociale au révélateur de la pandémie

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L’Europe occidentale se voit largement et durement frappée par l’épidémie de Covid-19. Or celle-ci met nettement en relief les modes d’organisation spécifiques du secteur social dans chaque pays. Ainsi, outre-Rhin, les travailleurs sociaux sont employés par des structures privées, principalement rattachées aux églises catholique et protestante (page 10). En Italie et en Espagne, le travail social relève de la compétence des régions, ce qui engendre de grandes disparités en matière de prise en charge des plus fragiles : enfants protégés, migrants, personnes âgées et handicapées… (page 8 et 14). Quant à la Grande-Bretagne, touchée plus tardivement que les pays continentaux, elle a pu tirer les leçons de ses voisins en anticipant la distribution d’aide alimentaire aux familles qui seraient privées de cantine, et ce, avant même que les écoles ne ferment (page 16). Mais à côté de ces particularités, des constantes se font jour. Les pires, comme les meilleures.

C’est, d’abord, le manque de protections individuelles (masques, surblouses…) et de moyens financiers ou, à tout le moins, la complexité de leur acheminement jusqu’aux associations et services sociaux où ils s’avèrent nécessaires.

C’est, aussi, la difficulté de respecter et de faire respecter les gestes-barrières avec certains publics. C’est, parfois, le refus sur le plan individuel des interventions à domicile lorsque les bénéficiaires redoutent davantage la contagion que les risques qui pourraient advenir faute de recevoir les accompagnements nécessaires. Mais par-delà les frontières, une valeur réunit les travailleurs sociaux : leur engagement sans faille à soutenir leurs publics. Des publics qui, partout, se retrouvent au premier rang des victimes de la pandémie. Victimes sanitaires, mais aussi victimes sociales. Tous redoutent, et particulièrement en Espagne et en Italie, les lendemains de la crise. Et nombreux sont ceux, notamment dans la Botte, qui invitent à repenser en urgence le modèle social national pour, demain, affronter de telles « guerres » avec de meilleures « armes ». Si la crise pandémique qui traverse le Vieux Continent pouvait avoir un effet bénéfique, ce serait celui d’avoir contribué à lancer le débat. Puisque partout, des méthodes de travail innovantes ont été mises en place pour répondre à l’urgence. Puisque des portes se sont ouvertes, que des personnels ont accepté de transférer leurs compétences et leur bienveillance d’une structure fermée à une autre, en manque de bras. Au prix, parfois, d’un changement radical quant aux publics accompagnés. L’expression peut, ces temps-ci, paraître galvaudée, et pourtant il semble bien qu’il puisse y avoir un « avant » et un « après » crise du Covid-19. Charge aux Etats de veiller à ce que cet « après » se révèle plus enviable que l’« avant ». C’est la condition sine qua non pour que la « bombe sociale » dont parlent les Italiens ne nous explose pas au visage, venant ainsi défigurer pour de longues années le projet européen.

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