Le fait que les juges des enfants ne statuent plus sur les recours déposés par les jeunes ayant été reconnus majeurs par les départements suscite de vraies inquiétudes. C’est le cas pour les mineurs qui ont 15 ans actuellement et qui auront eu 16 ans durant le confinement car les conditions d’obtention d’un titre de séjour sont plus difficiles passé cet âge. Si le jeune est pris en charge avant, le préfet ne peut pas lui refuser le titre de séjour. Mais au-delà, c’est à sa discrétion.
Le cas des jeunes scolarisés et pris en charge entre 16 et 18 ans nous soucie. Sans une formation continue de six mois, ils auront des difficultés pour obtenir un titre de séjour à leur majorité. D’autant plus que la grande majorité des mineurs pris en charge dans des hôtels ou appartements en semi-autonomie n’ont ni Internet ni ordinateur pour suivre leurs études à distance. Nous craignons que les obligations de quitter le territoire français se multiplient post-confinement pour ces jeunes qui vont avoir 18 ans durant cette crise sanitaire.
C’est une catastrophe pour le suivi social, éducatif mais aussi médical des jeunes en hôtel ou en appartement. La crise fait resurgir énormément de choses. Les associations qui travaillent à l’accompagnement psychologique des mineurs constatent déjà que les syndromes post-traumatiques étaient en train d’éclater.