Recevoir la newsletter

Le paradoxe du relégué

Alors que la France tout entière est à l’arrêt, écrasée par l’envahissante présence du Covid-19, les travailleurs sociaux sortent de l’invisibilité sociale dans laquelle ils ont trop longtemps été relégués. Ils apparaissent, enfin, pour ce qu’ils sont : des rouages essentiels de notre nation. Désormais entendus – et parfois écoutés –, ils ont aujourd’hui « beau jeu » de rappeler la faiblesse des moyens qui sont à leur disposition. Des manques mis cruellement en lumière par la pandémie. Pourtant – mais qui en doutait sérieusement ? –, ils sont mobilisés avec ardeur, et souvent au-delà de leurs ressources physiques et morales, pour ne pas abandonner les publics fragiles qui ont tant besoin de leurs regards, de leurs attentions et de leurs soins. Il se sont surtout engagés avec agilité et intelligence, ce qui reste trop peu souligné à ce jour.

Il y a là de quoi nourrir une réflexion profonde sur ce que sera l’après. Car pour les professionnels du social et du médico-social comme pour le reste du pays, il y aura bien un avant et un après. Leur capacité à se réinventer à l’occasion de cette crise, aussi inédite que totale, leur permettra de faire valoir que, non, décidément, ils n’attendent pas tout de l’Etat ni de la puissance publique. Cette attitude, si elle se généralise, porte en elle les germes d’un dialogue enfin apaisé et constructif avec les différentes autorités de tutelle et les financeurs, qui sont bien souvent les mêmes.

Mais pour que ce discours puisse être audible une fois la menace pandémique écartée (car ce temps viendra évidemment, même s’il nous apparaît aujourd’hui aussi lointain qu’hypothétique), il devra être préservé des habitudes « comparatistes », celles qui poussent à se mesurer en permanence à d’autres secteurs essentiels tels que la santé ou les transports. A l’aune de cette crise, ce sont les habitudes de travail, les philosophies, voire les chemins mentaux qui sont remis en cause. Tant mieux. C’est à ce prix que nous avons une chance, à l’avenir, de pouvoir faire corps. Et de tenir la grande promesse : celle de la République.

Éditorial

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur