LES AGENCES RÉGIONALES DE SANTÉ (ARS) ONT VU LE JOUR EN 2010 dans le cadre de la loi « hôpital, patients, santé et territoires » (HPST) du 21 juillet 2009. Une décennie plus tard, le rôle de ces établissements publics demeure le même : conduire la politique de santé publique établie par leur ministère de tutelle et réguler l’offre de santé en régions.
Parmi les missions des ARS figurent l’organisation de la prise en charge des soins (ambulatoires et hospitaliers) ainsi que la prévention et la réponse aux… crises sanitaires. Un atout majeur pour lutter contre la propagation du coronavirus. En finançant les hôpitaux et en accompagnant les structures qui s’occupent des personnes handicapées ou en perte d’autonomie, les agences sont même au cœur de la problématique actuelle, alors que les cliniques privées restent à l’affût pour recevoir des patients et pallier l’éventuel manque de lits dans les établissements publics, et après le nombre de décès important enregistré ces derniers jours dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).
Disséminées sur tout le territoire français (13 en métropole, 5 en outre-mer), les agences régionales de santé doivent affronter une réalité à la fois morbide et disparate. Morbide parce que le compteur des décès ne cesse de grimper (1 331 selon les chiffres de Santé publique France du 25 mars). Disparate parce qu’il apparaît difficile de comparer la situation d’une région fortement peuplée comme l’Ile-de-France (7 660 cas), voire du Grand Est (5 479 personnes touchées) à celle de Saint-Barthélemy (3 malades).
Toutes les agences régionales de santé luttent à leur manière contre le Covid-19 (suivi de la coordination des moyens par les délégations départementales et les services régionaux de l’ARS Occitanie, déploiement de la téléconsultation par l’ARS des Hauts-de-France…). Mais, sur le terrain, que se passera-t-il en cas de pic de l’épidémie pour une agence nouvellement constituée comme celle de Mayotte ?
Si la réponse reste en suspens, la question pourrait donner encore plus de « grain à moudre » aux détracteurs des ARS, organismes coupables de n’avoir qu’une vision comptable de la médecine et de la santé publique. Ironie de l’histoire, lors du Comité national de concertation des agences régionales de santé du 30 janvier dernier, la CFDT avait pointé du doigt « la réduction des moyens financiers et humains des… ARS ».
Nés un 1er avril, les poissons pilotes en régions du ministère des Solidarités et de la Santé ne font donc pas l’unanimité. Les agences se veulent surtout pragmatiques en martelant qu’elles visent à « garantir l’efficacité du système de santé ».
• 563 millions d’euros de subventions pour charges de service public des crédits d’appui des politiques des ministères sociaux en projet de loi de finances pour 2020 au titre du financement des ARS.
• 163 million d’euros de contribution des régimes obligatoires d’assurance maladie au financement des ARS au titre de leur budget de gestion (pour 2020).
Auvergne-Rhône-Alpes : Jean-Yves Grall
Bourgogne-Franche-Comté : Anne-Laure Moser
Bretagne : Stéphane Mulliez
Centre-Val de Loire : Laurent Habert
Corse : Marie-Hélène Lecenne
Grand Est : Christophe Lannelongue
Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin : Valérie Denux
Guyane : Clara de Bort
Hauts-de-France : Etienne Champion
Ile-de-France : Aurélien Rousseau
La Réunion : Martine Ladoucette
Martinique : Jérôme Viguier
Mayotte : Dominique Voynet
Normandie : Christine Gardel
Nouvelle-Aquitaine : Michel Laforcade
Occitanie : Pierre Ricordeau
Pays de la Loire : Jean-Jacques Coiplet
Provence-Alpes-Côte d’Azur : Philippe De Mester