Dans le Calvados, un formulaire en ligne permet de proposer ses services pour venir en aide aux associations et aux personnes dans le besoin. Mise en place par la préfecture du département, l’initiative recense déjà 850 bénévoles. Les missions vont de l’aide alimentaire à la garde ponctuelle d’enfants en passant par le coup de téléphone ou l’envoi d’un mail à une personne seule ou le portage de courses à un voisin. Les activités de cette solidarité de proximité seront sous peu répertoriées sur un site national.
Les externats fermés, il faut occuper les enfants déficients intellectuels de retour à domicile et leur éviter de perdre des acquis. Aussi un éducateur de l’Adapei d’Eure-et-Loir, Hugo Martin, propose-t-il des coloriages, des idées d’activités sensorielles ou de jeux collectifs, des propositions de dessins ou de calligraphie… Initialement fournie aux parents des 223 enfants accompagnés par les structures départementales, l’information a été largement partagée hors de ce cercle.
A destination des professionnels et du public, le Centre national de ressources et de résilience (CN2R) met en ligne, gratuitement, des fiches d’information validées par des scientifiques pour affronter la crise sanitaire. L’accompagnement des personnes endeuillées et des migrants déjà polytraumatisés, voilà les deux nouvelles fiches disponibles. Mais d’autres préexistaient, notamment autour de la santé psychique des soignants, du suivi des patients psychiatriques ou du soin aux enfants.
Les Petits Frères des pauvres renforcent leur ligne Solitud’écoute en direction des personnes âgées, particulièrement isolées depuis la mise en place du confinement généralisé. Selon les équipes de bénévoles assurant le soutien téléphonique, les appels à cette plateforme ont doublé depuis le 17 mars. Le numéro de Solitud’écoute (0 800 47 47 88) est gratuit, anonyme et confidentiel. Il est ouvert tous les jours, y compris les week-ends et jours fériés, de 15 h 00 à 20 h 00, et accessible depuis toute la France métropolitaine (appels fixes et portables).
Appartsolidaire, c’est le nom d’une plateforme disponible depuis le 24 mars sur Airbnb pour permettre à ses utilisateurs de mettre à disposition gratuitement des logements vacants au bénéfice de soignants et travailleurs sociaux des centres « hébergement ». Le but : faciliter leur rapprochement de leur lieu de travail. En retour, à chaque réservation, le propriétaire se verra verser 50 € de dédommagement par l’entreprise de location entre particuliers.
Face aux enjeux auxquels sont confrontés les personnels des services sanitaires et médico-sociaux, une plateforme dédiée au partage d’expériences est lancée par la Croix-Rouge et le « 21 », son accélérateur d’innovation sociale, et le Cercle Vulnérabilités et Société. Nommée Entraide, il s’agit d’une plateforme numérique d’urgence à destination des soignants et des travailleurs sociaux du secteur sanitaire, de l’âge et du handicap. L’idée ? Favoriser les bonnes pratiques, les réflexions collaboratives, la prise de recul face à la situation, le soutien interprofessionnel. Les Ehpad, les résidences autonomies, les résidences services, les établissements pour personnes handicapées (MAS, FAM, Esat…), l’accompagnement à domicile (Saad, Ssiad, Spasad), les bénévoles intervenant auprès des personnes vulnérables… sont concernés. Chaque contributeur peut poster des questions et bénéficier, en retour, de réponses rapides et du « regard croisé des pairs ». D’abord expérimentée par les structures comme la Croix-Rouge, la plateforme sera très prochainement en libre accès à tous les établissements et services sur le territoire. Après la crise sanitaire, ce retour d’expériences fera l’objet d’une publication.
En réponse à la demande de la direction de l’autonomie du département du Haut-Rhin, la Maison Emilie, foyer d’accueil agréé et géré par l’association Au fil de la vie, fait savoir par le biais de son directeur général, Eric Lang, sa disponibilité pour des accueils temporaires d’urgence le temps de la crise liée au coronavirus. Plus précisément, dans une lettre ouverte, il a indiqué que « l’accueil temporaire de la Maison Emilie, située à Malmerspach, est disponible et volontaire pour assurer l’accueil des personnes du département en situation de handicap prioritairement orientées au regard de nos moyens de médicalisation FATH-FAS-FAM(1) et qui ne peuvent pas être maintenues à domicile ». Indiquant que la structure n’avait pas encore connu de cas de Covid-19 en son sein, le directeur ajoute qu’il préconise que « les personnes accueillies temporairement répondent à des besoins médico-sociaux : urgence, indisponibilité de l’aidant, distanciation, répit… mais pas à des besoins sanitaires en lien avec le Covid-19 ».
La plateforme multiservices Aide&A est un service d’accompagnement à la personne de la région lyonnaise en direction des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. Dans le contexte actuel, la structure s’est fixé un double objectif : optimiser les sorties d’hospitalisation avec une organisation optimisée des plannings (soins et alimentation priorisés notamment) et favoriser le maintien à domicile déjà existant. Aide&A finalise la création d’une plateforme coordonnée avec quatre autres services « pour assurer les retours à domicile dans les meilleures conditions ». Celle-ci sera équipée de cinq services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) qui se coordonneront ou orienteront vers d’autres Saad partenaires, de médecins et d’infirmiers, d’un service de soins infirmiers à domicile (Ssiad), d’une permanence de 7 h 00 à 20 h 00, 7 jours sur 7, ou encore de services de portage de repas et de téléassistance.
L’association départementale d’entraide des personnes accueillies en protection de l’enfance (Adepape 13) a lancé une plateforme pour centraliser les candidatures des personnes voulant prêter main forte aux établissements et assistants familiaux qui en auraient besoin. Un appel à la solidarité concernant les étudiants en action sociale, les éducateurs, les animateurs, les travailleurs sociaux et pour lequel il suffit de renseigner ses diplômes et ses qualifications pour être identifié. A l’initiative du département des Bouches-du-Rhône, la démarche concerne tout le territoire.
« Ceux qui n’ont pas de papier se cachent pour aller chercher de l’aide alimentaire car ils ont peur de la police. Ce n’est pas normal ! Il y en a un qui, ce lundi, a pris les 135 € d’amende, ça n’a pas de sens. Elle est où, la solidarité dans une telle période de crise ? Il faut que tous trouvent un hébergement. » Linda Mendy, présidente de Cultures solidaires, est en colère et l’a fait savoir le 24 mars dans le Midi libre. Son association appelle à trouver des hébergements pour les sans-abri de Béziers. Le département a mis à leur disposition un hôtel, mais il reste encore une vingtaine de personnes dehors.
(1) Foyers d’accueil pour travailleurs handicapés, foyers d’accueil spécialisés et foyers d’accueil médicalisés.