Si la France est en guerre contre le coronavirus, nos soldats sont bien mal équipés pour aller au front. Ce sont d’abord les masques qui manquent cruellement à tous ceux qui viennent en aide aux populations les plus fragiles. C’est ensuite le gel hydroalcoolique qui fait défaut.
Au point qu’un grand groupe de luxe – LVMH, pour ne pas le citer – soigne à peu de frais son image de marque en fournissant ce qui est devenu un produit de première nécessité. Qu’un poids lourd du CAC 40 se substitue aussi aisément à la puissance de l’Etat devrait interroger chacun d’entre nous.
Nos aînés, qu’ils résident en Ehpad ou soient maintenus à domicile, les handicapés, les enfants placés sous l’égide de la protection de l’enfance ou encore les sans-abri sont tous au contact de travailleurs sociaux qui ne disposent pas des moyens minimaux pour se protéger contre la propagation du virus. Un virus qui fait de chacun une menace potentielle pour l’autre. Et leurs enfants ne bénéficient pas (encore ?) tous du même accueil que ceux des soignants au sein des établissements scolaires. Une situation intenable, alors que la période de confinement qui nous est imposée s’annonce longue, éprouvante et parfois dangereuse pour les professionnels les plus exposés.
Heureusement, la solidarité s’organise déjà. Les associations ne renoncent pas à leurs missions, les droits de retrait sont rarissimes et on serre les rangs.
Dans cette période exceptionnelle, inédite, nous nous tiendrons à vos côtés. Votre magazine, qui n’a pas pu être imprimé en raison de la fermeture temporaire de notre imprimeur, est gratuitement disponible sur notre site et notre application mobile. L’ensemble de nos articles resteront gratuitement accessibles tant que durera cette période de confinement.
Si nous ne pouvons plus nous embrasser, nous serrer la main ou partager le plaisir d’une conversation de café, nous n’avons pas renoncé à faire société. Vous non plus, nous le savons.