C’est l’élu le plus proche des Français, celui dont les décisions influencent le plus leur quotidien. Les 15 et 22 mars prochains, les inscrits sur les listes électorales sont appelés à désigner leurs maires. Et les 55 organisations que regroupe désormais le Pacte du pouvoir de vivre – qui fêtait sa première année le 5 mars dernier – ont choisi de donner aux citoyens dix propositions à l’aune desquelles juger les programmes des candidats.
Les associations, ONG, syndicats… porteurs de cette initiative veulent réconcilier les urgences environnementale, sociale et démocratique pour que les « fins du mois » et les « fins du monde » soient, simultanément, traitées. Bien entendu, certaines de leurs propositions portent une orientation plus que l’autre, à l’image de la réduction de 50 % de l’utilisation des pesticides d’ici à 2025. Mais, globalement, elles illustrent combien ces urgences et les décisions à prendre pour les traiter font système.
Parmi les thématiques fortes abordées, les questions du logement et des sans-abri, qui font l’objet de deux propositions. Les organisations du Pacte du pouvoir de vivre en appellent à l’encadrement des loyers, à la présence en nombre suffisant de logements sociaux et à la régulation des prix du foncier. Elles souhaitent aussi la déclinaison du plan « Logement d’abord », pour que les 150 000 sans-abri ne restent pas sans solution. Dans la même veine, ils en appellent à un accueil bienveillant à l’égard des migrants qui doivent, à leurs yeux, se voir faciliter l’accès à l’éducation, à la santé, à la culture…
Autre sujet, qui concerne un large éventail des concitoyens : les cantines. Les auteurs de ces dix propositions attendent des maires qu’ils en créent des « bio » et socialement responsables, qui s’appuieraient sur des circuits courts de production et serviraient au moins deux repas végétariens chaque semaine. Au sein des écoles, mais aussi des crèches et des Ehpad.
Enfin, la question des mobilités occupe une belle part de leurs réflexions. Rien d’étonnant, lorsqu’on se souvient que nombre de personnes ont dû renoncer à une offre d’emploi faute de pouvoir s’y rendre. Ils invitent les maires à mettre en place des moyens de transport, mais aussi des alternatives douces pour lutter contre l’utilisation des véhicules individuels, à l’image du covoiturage, du développement du vélo ou de celui de la marche.
Au-delà de ces élections, ils aimeraient voir les citoyens davantage associés aux politiques publiques et préconisent que 10 % des budgets communaux soient consacrés à la démocratie participative.
Des pactes locaux se structurent, avec, promettent les promoteurs de cette initiative, l’objectif de vérifier que les candidats tiendront leurs engagements…
En raison de l’épidémie de coronavirus, le ministère de l’Intérieur a aménagé les possibilités de donner son pouvoir de vote. Les personnes vulnérables, notamment en établissement pour personnes âgées ou handicapées, pourront délivrer leur procuration à un membre du personnel, qui les rassemblera et les transmettra à un officier de police judiciaire. Les personnes en quarantaine pourront, elles, demander à ces mêmes officiers de venir recueillir leur demande à domicile. Pour tous, y compris les personnes non vulnérables, des recommandations ont été formulées, comme de venir avec ses propres bulletins de vote ou son stylo.
Après les européennes l’an dernier, les municipales cette année ! Pour la seconde fois consécutive, les personnes sous tutelle pourront toutes voter, sans exception. Auparavant, à chaque prononcé d’une telle mesure, le juge devait aussi statuer sur le maintien ou non de leur droit de vote. Une centaine de milliers de personnes se voyaient ainsi privées de leur citoyenneté.
Cette mesure est issue de la loi du 18 février dernier pour la réforme de la justice. Laquelle prévoit aussi pour les majeurs protégés l’interdiction de donner procuration à un membre du personnel de leur établissement ou à une personne qui travaille pour eux, afin de limiter les risques d’influence.