Kaz’Aïeuls, un dispositif d’habitat senior à vocation sociale

Sur l’île de La Réunion, un habitant sur dix est âgé de plus de 65 ans. En 2040, ce chiffre devrait passer à un sur cinq. En outre, la moitié des seniors vivent sous le seuil de pauvreté, et un sur trois dans un logement social. Face à cette problématique, acteurs publics et bailleurs sociaux se devaient de réagir. C’est ainsi qu’en avril 2017 est née, à Saint-Pierre, la Kaz’Aïeuls Tournesols, à savoir un concept d’habitat à vocation sociale destiné aux seniors actifs et autonomes aux revenus très modestes. « A La Réunion, il y a un panel réduit d’offres de logements pour personnes âgées. Il fallait donc proposer une alternative entre le tout domicile et l’Ehpad. Car pour beaucoup de Réunionnais âgés, l’Ehpad est lié à la fin de vie », explique Marie-Christine Deguigné, directrice adjointe du service « personnes âgées » du centre communal d’action sociale (CCAS) de Saint-Pierre, la grande ville du sud de l’île, à l’origine de ce projet avec le bailleur social local, la Semader. Et d’ajouter : « Ce concept est très proche de la résidence services seniors qui se développe en métropole. »

Concrètement, la résidence est divisée en 31 logements sociaux de 43 à 67 m², équipés et adaptés pour des couples ou des personnes seules. Afin d’apporter une présence rassurante aux résidents et de répondre à leurs besoins quotidiens, une animatrice d’accueil est sur place à demeure (elle dispose de son propre appartement). Cette hôtesse de maison est « le pilier du concept de la Kaz’Aïeuls ». Chaque appartement dispose d’un balcon, d’une cuisine, d’un séjour, d’une chambre, d’une salle de bains adaptée aux normes pour les personnes en situation de handicap. « Les résidents sont chez eux. Ils sont indépendants et autonomes, assure Marie-Christine Deguigné. Et, en fonction de leurs besoins, une offre de services et d’accompagnement leur est proposée. » Ainsi, les résidents peuvent se rendre au restaurant, dont le personnel provient d’un Esat (établissement et service d’aide par le travail). Ils ont aussi accès à une salle d’animation, à un espace potager, à des cabinets d’infirmiers, de kinésithérapeute et de médecin ou encore à des ateliers Snoezelen(1).

« Toutes les animations sont gratuites pour les résidents, précise la responsable du CCAS. La personne âgée n’a que son loyer à payer. Celui-ci est fondé sur le barème des logements sociaux. C’est-à-dire que, en moyenne, une fois l’allocation logement déduite, l’appartement revient à 250-300 €. » Et si cette résidence est réservée à un public aux conditions sociales modestes, l’objectif demeure de bien-vieillir à domicile.