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« La répression contraint, l’éducation permet »

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Comment s’organise votre mission au sein du centre éducatif renforcé (CER) ?

Le CER Roger-Hyvard de Soulgé-sur-Ouette, en Mayenne, qui dépend de l’association Inalta, accueille des mineurs de 14 à 18 ans. Le personnel est composé de 10 professionnels. Nous accompagnons 14 jeunes chaque année, au travers de deux sessions de vingt semaines. Les mineurs qui nous sont confiés souffrent, et s’expriment avec cette souffrance. Ils ont besoin d’aide pour y faire face. Notre rôle est d’y être attentifs. Le centre n’emploie pas de personnel médical. Nous tâchons donc d’être à l’écoute, d’observer, de tenir compte du ressenti des membres de l’équipe et d’adapter notre réponse aux mineurs, dont la compréhension du mal-être n’est pas toujours évidente. Les résultats que nous obtenons tiennent aussi aux liens avec la famille, avec les éducateurs de milieu ouvert ainsi qu’avec les magistrats. La société doit protéger ces jeunes. De mon côté, je miserai toujours sur l’éducation face à la répression. Selon moi, la répression contraint alors que l’éducation permet. Le fait de comprendre ces mineurs les rapproche de la société.

Quels sont les gages de réussite de la session pour un mineur ?

L’adaptation aux diverses situations quotidiennes ainsi que la pro-activité sont essentielles à la réussite de l’accompagnement, notamment pour résoudre et donner du sens aux situations conflictuelles. Toutes les semaines, nous organisons une réunion. Nous y définissons un objectif hebdomadaire pour chaque adolescent. Par exemple, il peut s’agir pour lui de se recentrer ou de communiquer sur ses peurs, en les nommant. Cela permet aux éducateurs ainsi qu’au mineur d’évaluer le parcours au sein du centre avec des objectifs concrets. Cela permet également de démultiplier les questionnements. Le CER offre aux jeunes qu’il accueille un renforcement de l’accompagnement. Finalement, nous ne voyons pas le changement car nous vivons avec eux. En revanche, quand un jeune revient à la suite d’une expérimentation chez lui ou à l’occasion d’une synthèse avec l’éducateur de milieu ouvert, sa famille et l’éducateur perçoivent des changements. Ils sont physiques et psychiques.

Que préconisez-vous pour l’amélioration du fonctionnement des CER ?

Durant dix ans, j’ai formé des travailleurs sociaux, et je déplore le manque d’attractivité du secteur. Pouvoir assurer à tout le personnel une qualification est essentiel. Dans les CER, la majorité du personnel n’est pas qualifiée. Quelle que soit la place que l’on y occupe, il n’y a pas de plan de carrière, alors que l’énergie et la mobilisation nécessaires à la réussite de ces métiers sont énormes.

Par ailleurs, le fait de travailler avec plusieurs partenaires pour préparer la suite du parcours des jeunes serait bénéfique. Nous le faisons déjà, mais avec une ébauche de projet. Finalement, nous semons une graine, nous ne sommes pas sûrs du résultat mais nous espérons que cela puisse servir dans la vie d’adulte du mineur accompagné. Il s’agit d’un outil qui rappelle que la vie en société nécessite des règles.

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