Longtemps, Elina Nobelen a cru qu’elle était comme tout le monde. Et puis non. Un jour, dans le bureau d’une neuropsychologue, le diagnostic tombe : haut potentiel intellectuel. La jeune femme pèche en communication et souffre d’une forme de synesthésie : elle associe involontairement des images, des situations, des pensées à un ressenti particulier. Ainsi, ses idées sont systématiquement liées à des couleurs, et ce qu’elle voit à un sentiment de dégoût. Une tache sur une table, par exemple, lui fait monter un goût amer dans la bouche. Aujourd’hui mariée, mère de deux enfants et directrice de plusieurs services dans le secteur médico-social, la surdouée a pris la plume pour témoigner de son parcours et de sa colère face à l’incompréhension de ce qu’elle nomme le « pensant typique ». Son handicap est invisible, il n’en est pas moins envahissant au quotidien quand les préjugés, les normes et les carcans obligent à être « comme tout le monde » et rejettent la différence.
« L’art d’être normale » – Elina Nobelen – Ed. Michalon, 17 €.