Un tiers des résidents en souffrance psychologique

En 2019, 590 000 personnes vivent en établissement pour personnes âgées, dont 529 000 ont plus de 75 ans. La question de leur « bien-être » est d’autant plus importante qu’une grande majorité préférerait rester à domicile. Or, selon le rapport Care de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Dress), publié le 31 janvier, un tiers des résidents en Ehpad seraient en. Par rapport aux personnes âgées vivant chez elles, celles placées se déclarent plus souvent fatiguées, épuisées, sans appétit ni motivation. Entre 80 et 90 ans, 19 % des résidents de l’enquête n’ont aucune activité de la journée contre 2 % des personnes de la même tranche d’âge à domicile., note le rapport. Le sentiment de tristesse est également deux fois plus élevé en Ehpad et les états dépressifs plus fréquents. La consommation d’antidépresseurs concerne un résident sur deux, contre une personne sur sept à domicile. Mais celle-ci traduit-elle une meilleure prise en charge ou une surmédicalisation inhérente au contexte institutionnel ? L’impression de solitude et d’isolement joue pour beaucoup : les résidents sans famille ni amis ont un meilleur moral que ceux qui attendent des visites de leur entourage. Les signes de mal-être psychologiques sont également plus élevés chez les personnes veuves (63 % des hommes et 73 % des femmes). Le deuil du conjoint, qui précède souvent l’entrée en établissement, peut avoir des répercussions sur le long terme et expliquer, outre la rupture d’avec son chez-soi, pourquoi les personnes en Ehpad depuis moins de trois ans semblent souvent plus fragilisées que les autres. En revanche, le sexe, le niveau socioprofessionnel et le type d’établissement n’interviennent qu’à la marge sur l’état émotionnel des résidents. Afin de ne pas tirer de conclusion hâtive de cette étude, les auteurs précisent, en substance, que ce ne sont peut-être pas tant les conditions de vie en Ephad qui expliquent la détresse psychologique que la dégradation de l’état de santé des personnes à l’approche de la mort.