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SOS pauvrophobie !

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« C’est parce qu’on se tait qu’on nous connaît pas », disait une femme membre d’ATD quart monde en 2018. Un chômeur, lui, s’est entendu dire : « Si vous vous lavez et que vous vous rasez, vous trouverez un boulot. » Les idées fausses sur les pauvres ont la peau dure. De petites phrases en petites phrases, elles se diffusent lentement dans les esprits : et si les chômeurs étaient des fainéants, et si les pauvres n’avaient que ce qu’ils méritent, et s’il suffisait de « traverser la rue » pour trouver un travail… Pour la troisième année consécutive, ATD quart monde remet les pendules à l’heure sur un phénomène qui, certes, ne date pas d’aujourd’hui mais tend à se développer : la pauvrophobie. Et d’abord, ce ne sont pas les pauvres qui creusent les déficits de la société, mais la pauvreté. « Si elle cesse, les personnes qui y sont confrontées peuvent devenir des acteurs économiques et sociaux au même titre que les autres », pointe l’association. Fausse aussi, l’idée que les chômeurs ne veulent pas travailler : une première estimation de l’expérimentation « Territoires zéro chômeur de longue durée » indique que 98 % d’entre eux souhaitent s’engager dans une activité professionnelle et, quand ils en ont l’occasion, les résultats sont détonnants. Sauf qu’au regard des 30 000 à 50 000 postes à temps plein non pourvus, il manque, en France, entre 8 et 9 millions d’emplois « décents » disponibles. S’il en était besoin, le livre démontre encore que, contrairement à ce qu’a affirmé en 2019 la ministre du Travail lors des négociations sur l’assurance chômage, 20 % de demandeurs d’emploi ne gagnent pas plus en étant inscrits à Pôle emploi qu’en travaillant… Quid également de la prodigalité de l’Etat français ? Le montant moyen des minima sociaux avec allocation logement pour un couple sans enfant équivaut à 39 % du revenu médian en France, contre 46 % au Royaume-Uni et 49 % en Allemagne. Et parmi les pays européens ayant mis en place un revenu minimum garanti, l’Hexagone se situe à la 12e place sur 25 quant à la générosité du dispositif.

Notes

« En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté » – Ed. Quart monde, en collaboration avec les éd. de l’Atelier, 6 €.

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