Recevoir la newsletter

« La pair-aidance est un changement de paradigme dans le travail social »

Article réservé aux abonnés

Spécialisée dans l’accompagnement et l’hébergement de personnes en situation de précarité, essentiellement en Bourgogne, l’association APPUIS a pris en 2017 le virage de l’intégration de travailleurs pairs au sein de ses équipes. Une pair-aidance qui s’inscrit à part entière dans le projet associatif.
Geneviève Mouillet, présidente de l’association APPUIS

« Notre ancien directeur général, Laurent Konopinski a su tous nous convaincre que la pair-aidance est une plus-value dans l’accompagnement innovant des personnes. L’association a accueilli, en 2017, son premier pair-aidant au sein de notre pôle “lits halte soins santé” (LHSS) à Colmar. Les professionnels doivent comprendre que le pair-aidant n’est pas un concurrent mais que son rôle est complémentaire. Mais comme dans toute équipe pluridisciplinaire, la place de chacun mérite, de temps à autre, d’être resituée. Le travailleur social et le pair-aidant se rejoignent autour des valeurs, du projet associatif qui inscrit la personne accompagnée au cœur du dispositif. Nous souhaitons recruter prochainement au niveau du pôle “inclusion et développement social” un nouveau pair-aidant dont le parcours serait celui de la précarité et de l’inclusion. Au niveau du financement, il faudra convaincre les autorités de tutelle. Pour le pôle “protection et développement social santé”, l’agence régionale de santé avait débloqué un budget car il y a déjà une pratique en pair-aidance en santé mentale. En revanche, pour le pôle inclusion, nous dépendons de la direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et il faudra donc argumenter l’intérêt de ce recrutement. Nous avons également un pair-aidant qui est entré au conseil d’administration, au sein du collège de personnes accompagnées ou anciennement accompagnées. En tant qu’administrateur, il s’exprime à partir de son vécu expérientiel. C’est une richesse supplémentaire pour le conseil d’administration. »

Vanessa Bringout, cheffe de service, « Pôle Protection et Développement Social Santé »

« L’intégration du pair-aidant a nécessité la préparation des cadres de l’association puis celle de l’équipe avec Bérénice Staedel du centre collaborateur de l’OMS de Lille et Alice Vignaud, une des toutes premières pair-aidantes en France. L’objectif de cette formation était de déconstruire les peurs par rapport à ce nouveau métier. Il était nécessaire de répondre aux interrogations sur le rôle de ce pair-aidant, sa fiche de poste. De répondre également aux craintes de certains professionnels de voir remises en question leurs spécificités. Les professionnels en santé mentale ou en addiction ont pour habitude de voir la phase critique de la maladie et non pas le rétablissement. Or, ils ont pu voir dans le pair-aidant une personne qui n’était pas abattue par les médicaments, qui était dans la réflexion, dans la transmission, un professionnel à part entière avec des compétences reconnues et reconnaissables. Dans une équipe psycho-médico-sociale, nous sommes habitués à articuler des savoirs complémentaires mais qui peuvent à un moment donné s’opposer. Le savoir expérientiel du pair-aidant nous a beaucoup aidé à comprendre la maladie mentale et ainsi d’ajuster, de réguler d’autant mieux notre accompagnement. Le pair-aidant avance “nu” en parlant de sa maladie psychique, de son vécu alors que le professionnel avance “masqué”. La pair-aidance est un changement de paradigme dans le travail social. Autrefois, la personne était au cœur de l’accompagnement, désormais avec la pair-aidance et le pouvoir d’agir, le projet de la personne est au cœur de l’accompagnement. »

Management

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur