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« Un retard sidérant »

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Conseiller national « Accessibilité & Conception universelle » à APF France handicap.
Que vous inspirent les résultats de la consultation ?

Ils objectivent ce que nous disons depuis des décennies, à savoir que l’accessibilité concerne tous les usagers, et pas uniquement les personnes ayant un déficit. Le gouvernement estime qu’il y a 12 millions de personnes vivant avec une déficience (motrice, visuelle, intellectuelle, troubles psychiques, visuels, polyhandicaps), mais l’accessibilité concerne aussi les personnes âgées, qui peuvent avoir des problèmes de fatigabilité, les femmes enceintes dans les dernières semaines, celles avec des poussettes… La France accuse un retard assez sidérant dans tous les domaines : voirie, transports en commun, commerces de proximité. Nous sommes en 2020, et il n’existe pas de réelles politiques publiques menées sur le sujet.

Quelle est l’urgence selon vous ?

Nous souhaitons une réelle politique publique nationale qui consiste à rendre visibles les dispositifs de mesures permettant aux acteurs d’appliquer la loi. L’accessibilité est un enjeu sociétal et cela ne doit pas être vu comme une histoire de personnes en fauteuil roulant. Il faut aussi rassurer le grand public. Aujourd’hui, il y a encore des commerces de proximité qui n’ont même pas déposé un dossier d’agenda d’accessibilité programmée (Ad’AP). Exemple criant : sur 442 établissements recevant du public (ERP) testés en Pays de la Loire par APF France handicap, 86 % sont des déclarations erronées. Un des leviers serait donc de rendre visible un cortège de mesures incitatives et répressives pour permettre aux acteurs de terrain de pouvoir appliquer la loi. Et cela ne peut pas se jouer uniquement au niveau du préfet départemental.

Comment expliquer les inégalités entre les grandes métropoles ?

Des villes comme Nantes, Rennes, Grenoble, où il y a le moins de frustrations, font montre d’un volontarisme politique fondamental. Certaines de ces mairies ont même fait le choix de subventionner les commerces pour les rendre accessibles. Un geste volontarisme fort, mais ce n’est pas à elles de pallier l’absence de mesures de l’Etat. Il existe des outils peu connus, tels que les prêts à 0,1 % octroyés par le groupe Caisse des dépôts et BPI France aux collectivités territoriales et aux acteurs privés, qui pourraient être activés notamment dans les métropoles où l’accessibilité ne semble pas être une priorité.

En quoi consiste le label ACCEV(r) (accessibilité et convenance des espaces de vie) ?

Présenté au Salon des maires et des collectivités locales en novembre 2019, ce nouveau label a pour objet de valoriser le développement de la haute qualité d’usage (HQU(r)) pour tous les citoyens. Le but est de pouvoir mesurer la satisfaction des usagers dans la prise en compte de leurs besoins et de propager les bonnes pratiques à l’ensemble des acteurs de la production, qu’il s’agisse d’aménagement du territoire, de cadre bâti, d’équipement ou d’objet. Fruit d’un partenariat entre le Centre de recherche pour l’inclusion des différences dans les espaces de vie (Cridev) et APF France handicap, le véritable objectif de ce label est la suppression des situations de handicap pour l’ensemble des usages, quelles que soient leurs spécificités physiques, sensorielles, psychiques, cognitives, mentales, sociales, culturelles ou d’âge.

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