Diffusé le 19 janvier dans l’émission Zone Interdite sur M6, le reportage « Mineurs en danger : enquête sur les scandaleuses défaillances de l’aide sociale à l’enfance (ASE) » est une nouvelle charge sur la protection des enfants placés. Il y a un an, une enquête similaire de France 3 avait conduit, quelques jours plus tard, à la nomination d’un secrétaire d’État chargé de la Protection de l’enfance, Adrien Taquet. Avant même la diffusion du documentaire, l’Assemblée des départements de France (ADF) a critiqué, le 17 janvier, « les méthodes de réalisation employées (caméra cachée notamment) », s’inscrivant en faux contre « la prétendue omerta des Départements ». L’association d’élus déplore que ceux-ci soient « laissés seuls pour prendre en charge les mineurs placés par voie judiciaire ». Elle rappelle la « forte augmentation des placements », doublée d’une « prise en charge croissante des mineurs non accompagnés », qui entraîne « une saturation des structures, une embolie des services ». L’ADF demande « un contrat tripartite entre l’État, les Départements et le secteur associatif » et un « répertoire national des agréments des assistants familiaux ayant fait l’objet d’une suspension définitive ». Rappelant qu’un quart des enfants placés à l’ASE présentent des troubles psychiques, elle réclame « la mise en place d’un programme d’État pour la pédopsychiatrie ». Du côté du gouvernement, Adrien Taquet a annoncé, le 20 janvier, que les présidents de conseils départementaux seraient sollicités « dans les prochains jours pour faire part des contrôles réalisés dans leurs établissements ». Le secrétaire d’État entend ainsi demander aux préfets de lui « transmettre, dans les trois mois, un état des lieux de la manière dont ces établissements sont contrôlés ».
Dans un communiqué commun, six organisations (Apprentis d’Auteuil, Cnape, GEPSo, Nexem, Uniopss, SOS Villages d’enfants) demandent, de leur côté, à ce que l’ensemble des moyens nécessaires soit mis en œuvre pour rendre effectifs la stratégie de prévention et de protection de l’enfance ainsi que le plan de lutte contre ces violences. « C’est une démarche d’amélioration continue de la qualité, de prévention, d’accès aux soins et de respect des droits de l’enfant, avec un renforcement des mécanismes de contrôle (à tous les niveaux), qui doit être mise en place », ajoutent-elles.