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De l’école au travail, les inégalités persistent

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En cette période de conflit social autour de la réforme des retraites, l’Institut national d’études démographiques (Ined) a choisi le thème des inégalités pour sa dernière édition des « Rencontres de la démo », le 21 janvier. Emmanuelle Cambois, démo-économiste, a ainsi souligné les inégalités de vieillesse entre un homme ouvrier et un homme cadre. Le premier vit en moyenne dix ans de plus que le second avec des troubles fonctionnels, alors même qu’il dispose d’une espérance de vie plus courte. La chercheuse l’admet, ces inégalités peuvent « paraître insoutenables quand on sait qu’elles sont en partie évitables ». Et pour cause, ce schéma observable lors des dernières années semble être, dans certains cas, le fruit d’inégalités imbriquées tout au long du parcours de vie. D’abord à l’école, et en particulier au collège, comme le soulignent les travaux de la sociologue Joanie Cayouette-Remblière. Selon ses investigations, et contrairement à ce que pourrait laisser supposer la démocratisation de l’accès à l’éducation, un enfant de catégorie populaire sur quatre n’atteint pas la classe de 3e générale, et les écarts de performances se creusent entre la 6e et la 3e en fonction de l’origine sociale et de l’origine migratoire de l’élève. En mathématiques par exemple, les enfants dont les parents sont d’ascendance subsaharienne auraient ainsi davantage de difficultés que ceux dont les parents sont français (près de 4 points d’écart). La sociologue pointe aussi l’influence des lieux d’éducation, les élèves de REP étant défavorisés par rapport à ceux de REP+ ou d’établissements privés. Elle relève ainsi que les enfants se retrouvent « victimes d’une mise en concurrence des établissements scolaires ». Ces disparités n’épargnent pas ensuite les carrières des femmes, et en particulier celles des mères, comme l’illustre l’économiste Delphine Remillon, en dressant le constat d’un échec : en 2016, il y avait toujours 20 % d’écart entre le salaire net d’un homme et celui d’une femme, à compétences égales. Un chiffre lié à la notion de parenthood pay gap, autrement dit l’influence de la parentalité. Après une naissance, les hommes obtiendraient davantage de promotions là où les femmes seraient plus fréquemment victimes de déclassement. Ainsi, si les inégalités se sont réduites au fil des décennies (meilleur accès à l’éducation, meilleur accès des femmes à l’emploi, etc.), leurs effets, eux, sont toujours très forts.

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