La fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad) a été constituée le 12 mars 1973, alors que le ministre de la Santé publique de l’époque s’appelait Jean Foyer. ça ne s’invente pas. Cette instance tient à rappeler qu’elle est « la seule fédération hospitalière spécifiquement dédiée à l’hospitalisation à domicile ». Pourtant, la création du premier établissement d’hospitalisation à domicile a vu le jour en 1957, au sein de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. C’est d’ailleurs le directeur général honoraire de l’AP, le docteur Xavier Leclainche, qui est devenu par la suite le premier président de la Fnehad.
Durant les années 1980, la fédération a cherché à élargir la reconnaissance de l’hospitalisation à domicile au secteur privé. Mais c’est au début des années 1990 que l’hospitalisation à domicile (HAD) a été admise comme alternative à l’hospitalisation traditionnelle. Après un quart de siècle d’existence et d’expérience, la reconnaissance de la Fnehad prend encore plus d’ampleur avec l’organisation de la première Journée nationale de l’hospitalisation à domicile, en 1997.
L’étape suivante intervient en 2006 : Elisabeth Hubert, ancienne ministre de la Santé, est nommée présidente de la fédération en avril. Le poste de délégué national est créé en novembre, un mois avant la création des collèges de professionnels au sein de la Fnehad représentés par les directeurs, médecins coordonnateurs, cadres de santé et assistants sociaux.
Dix ans plus tard, c’est un autre virage qui est pris : grâce à la loi « de modernisation de notre système de santé », les patients peuvent désormais choisir leur mode de prise en charge, à domicile ou en ambulatoire. En 2017, plus de vingt après avoir quitté le ministère de la Santé, Elisabeth Hubert, toujours présidente de la Fnehad, adresse une lettre aux deux candidates et aux neuf candidats à l’élection présidentielle, en leur indiquant que la fédération « souhaite contribuer au débat […] pour construire ensemble l’hospitalisation de demain ». Aujourd’hui, la fédération se félicite d’avoir « pu formuler des propositions à l’attention du ministère et des parlementaires afin que la place de l’HAD soit reconnue dans les dispositifs appelés à se développer ». Selon elle, « l’hospitalisation à domicile est incontournable », soulignant même que « le premier hôpital de proximité, c’est le domicile ! » Et le dernier lieu de vie : en 2018, un quart des prises en charge concernait des soins palliatifs et, sur les 18 900 décès survenus au cours d’une HAD, près de 15 000 sont liés à des séjours pour soins palliatifs. Une donnée essentielle, à une époque où une majorité de Français aspirent à finir leur existence chez eux.
• 198 775 séjours assurés par 288 structures autorisées à exercer en HAD.
• 122 225 patients pris en charge.
• 203,6 € en moyenne la journée d’HAD pour l’assurance maladie.
• 1,134 milliard d’euros de coût global.
A la tête de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile depuis 2006, Elisabeth Hubert est aussi présidente fondatrice d’HAD France et présidente de l’HAD de Nantes et de sa région.
Médecin généraliste (1981-1994), puis membre du conseil fédéral de la Confédération des syndicats médicaux français (1983-1986) et membre fondateur de l’Union nationale des omnipraticiens français (Unof), elle est devenue conseillère municipale de Nantes (1983-2001) et députée de la Loire-Atlantique (1986-1995), avant d’être nommée en 1995 ministre de la Santé publique et de l’assurance maladie pendant quelques mois, puis chargée de mission auprès de Jacques Chirac (1996-1997). Elle a pris ensuite la direction générale des laboratoires Fournier (1997-2004), tout en étant membre du conseil d’administration du syndicat Leem (Les Entreprises du médicament (1999-2004).