Lancement du plan de formation des travailleurs sociaux

La ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn a présenté, le 14 janvier, le plan de formation des travailleurs sociaux comme un « temps fort de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté ». Après neuf mois de travaux, plus de 220 professionnels, employeurs et formateurs sont venus de toute la France découvrir les contours de ces nouvelles formations continues visant à faire évoluer leurs pratiques pour mieux prévenir et endiguer la pauvreté. Un projet ambitieux puisque le gouvernement entend former 50 000 personnes par an, pendant trois ans, et débloque pour cela un budget de 10 millions d’euros pour 2020. Des modules de formation d’une durée de deux à cinq jours, sur différentes thématiques, seront proposés aux travailleurs sociaux et aux encadrants afin de développer, surtout, une approche globale des problématiques liées à la pauvreté. Les présidents des groupes de travail ont ainsi illustré leurs propositions sur les six champs d’action identifiés. « La participation des personnes accompagnées est très importante, il faut créer un choc de participation », affirme Vincent Reymond, délégué interministériel à la Prévention et la Lutte contre la pauvreté. L’approche préventive, elle, doit être renforcée en développant « l’aller vers », afin d’identifier et d’accompagner les personnes qui n’en font pas forcément la demande. L’accent est aussi mis sur la formation des acteurs socioprofessionnels, « un enjeu majeur pour sortir de la pauvreté », ajoute Vincent Reymond. Des sessions dédiées au numérique, de son utilisation faite par les professionnels à la pratique des personnes, sont aussi programmées. L’idée forte est d’apporter des réponses collectives, notamment en allant chercher d’autres acteurs. Dans cette volonté de coller au terrain, des modules seront adaptés à la réalité des différents territoires. Ce plan intervient dans un contexte de perte de sens chez les travailleurs sociaux et vient proposer « un renouveau » tout en revenant à des fondamentaux « que l’on pourrait avoir perdus de vue face à la massification des problèmes sociaux », souligne le sociologue Cyprien Avenel. Un chantier colossal s’ouvre donc pour les acteurs de la formation continue (OPCO, FNCP, IRTS…) qui devront proposer rapidement des modules en adéquation avec les fiches de cadrage fournies par les groupes de travail.