Pour faire face au vieillissement de la population réunionnaise, la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fedesap) et le département de La Réunion ont apporté une réponse territoriale en créant un centre de formation d’apprentis (CFA). L’objectif est triple : répondre aux besoins liés à la perte d’autonomie, insérer des jeunes et des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et innover sur le plan pédagogique.
Qui dit vieillissement de la population, dit évolution du niveau de dépendance et des besoins à venir en termes d’offres médico-sociales pour l’hébergement des personnes âgées. En octobre 2018, le département de La Réunion s’est donc lancé dans l’élaboration d’un « plan seniors » pour adapter la société réunionnaise au vieillissement. Après confrontation des besoins des Réunionnais à l’offre du territoire, le constat a été sans appel : en 2030, pour les personnes accueillies en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), il manquera 319 places et le personnel pour s’en occuper. Pour les personnes qui opteront pour le maintien à domicile (88 % des allocataires de l’allocation personnalisée d’autonomie [APA] sont à domicile contre 56 % en métropole), le nombre d’aidants explosera. Pour combler le manque de personnels formés, la création d’un centre de formation d’apprentis (CFA) dédié aux services d’aide à la personne s’est imposée. « Le département est doublement intéressé par le développement de ces métiers, au titre de ses compétences légales, tant en matière de soutien à l’autonomie des personnes âgées que d’insertion des jeunes et des bénéficiaires du RSA. Un millier de jeunes devrait être formé d’ici trois ans », a notamment déclaré Cyrille Melchior, président du département.
C’est ainsi que l’Institut réunionnais des services de proximité de l’océan Indien (IRSEP OI) a vu le jour officiellement en décembre 2019 dans le cadre d’une association entre le département et la Fedesap. Outre les seniors, tous les âges sont concernés par les services à la personne. Sur proposition de Guy Loudière, secrétaire général de la Fedesap, une micro-crèche sera installée au sein du CFA. « Avec cette micro-crèche, nous allons mettre en place un plateau technique vivant. Les apprentis au CAP Petite enfance pourront allier pédagogie et réalité en apprenant au contact des enfants alors qu’habituellement, pour ce genre de formation, ce sont des petits mannequins qui sont utilisés », explique-t-il. C’est une grande première pour un CFA. Les actions de formation commenceront dans le courant du premier trimestre 2020 pour une première promotion d’une trentaine de personnes. L’objectif est de former un millier de jeunes en trois ans.